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8/10 … ou les sentiments tempétueux de Phèdre qui vont conduire à leur perte elle-même ainsi que son beau-fils, Hippolyte. Comme dans de nombreuses tragédies et autres fragments de la mythologie grecque, il y est question d’amour, de haine, de vengeance, de duperie, le tout au gré d’un fil rouge qui, inévitablement, va conduire quelques-uns des protagonistes à la mort ou à la déchéance. Ici, la plume de Valérie Sigward épouse bien la densité humaine de ce drame, à travers le regard encore enfantin et à la première personne de Démophon, l’un des deux fils que Phèdre a eus avec Thésée. Si, par moments, le style se fait un peu trop ampoulé à mon goût, il n’en demeure pas moins approprié, élégant, et embrassant avec intelligence ce genre littéraire. Il y a des passages particulièrement exquis, dans des catégories différentes, comme le court chapitre 13 avec l’intervention du monstre marin, et surtout, en peu de mots, la révélation du comportement de Phèdre dans le chapitre 15, avec ce rêve vécu en commun par Thésée et Démophon. Une intrigue forte, un peu plus éloignée du merveilleux que dans d’autres légendes antiques, prenant appui sur des attitudes, des passions et des comportements typiquement humains, où se mêlent puis se fracassent les inclinations du cœur, avec cette conspiration poignante et meurtrière ourdie par quelqu’un qui, finalement, n’aura été coupable que d’amours interdites et éconduites.
10/03/2019 à 18:13 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 2