Un Tour sur le bolid'

Un Tour sur le bolide (Riding the bullet)

  1. Stop ou encore ?

    Alan Parker, étudiant sérieux, vit seul avec sa mère. Vieillissante, fumeuse invétérée, pas sportive du tout, elle a un grand cœur... fragile. S'il n'est pas étonné quand on lui apprend que sa mère a fait une légère crise cardiaque, il panique. Car il n'a pas de voiture et aucune envie d'arriver trop tard à l'hôpital. Il brandit son pouce en bord de route, mais ce vieil homme sinistre qui le prend en stop n'a rien pour atténuer ce mauvais pressentiment qui l'habite.

    À mi-chemin entre longue nouvelle et court roman, ce texte de 94 pages, peu connu et difficilement trouvable seul aujourd'hui, n'est pourtant pas le plus mauvais qu'ait écrit Stephen King, loin de là. Initialement parue en 2000 sur Internet (il s'agit d'un des premiers bestsellers dans le domaine du livre numérique) cette novella, un temps commercialisée au Livre de poche, est désormais lisible des lecteurs français dans le recueil Tout est fatal.
    L'amorce est assez classique. Partant d'un univers on ne peut plus réaliste, tout est fait par le King pour que la tension devienne palpable et que l'imminence d'une catastrophe devienne inéluctable. Au moment fatidique, l'auteur instille la dose de fantastique qui donne alors un tour particulier au récit. Après s'être effondré de fatigue et de peur dans un cimetière, Alan ne sait plus s'il est dans un cauchemar ou seulement victime de paranoïa liée au stress. Et le lecteur non plus...

    Redoutable d'efficacité à défaut d'être des plus innovants, ce court texte fantastique peut se lire sur le bord d'une route, plus vite qu'il ne faut de temps pour qu'une voiture s'arrête.

    /5