Asile

Les crimes politiques ont toujours besoin de nervis aux mains sales…

Moi, j’étais englué dans un mélange poisseux de honte et de trouille. Nuit noire, noire besogne. Mon âme ânonnait son humanité. Tâtonnait. Je restai pétrifié jusqu’à ce que l’image de Me Jarrier revenant nous expulser vint aiguillonner ma conscience. Le spectre d’une déchéance sociale a balayé mes dernières réticences. Je n’avais pas d’autre option. J’ai attrapé le bidon d’essence et j’ai rejoint Gros René. Il a grogné : « Qu’est-ce que tu branlais ! » Son index m’a montré la lucarne dont Patrick nous avait parlé. Les cocktails Molotov géants patientaient à nos pieds, pareils à des chiens attendant les ordres de leurs maîtres. Gros René a frotté une allumette et embrasé les mèches. Il a saisi la poignée d’un jerricane. Ensuite, il a pivoté sur lui-même, et on eût dit qu’il lançait le marteau aux Jeux Olympiques. Le projectile a décollé et fracassé la vitre. J’ai hissé le deuxième bidon et, juché sur mes orteils, l’ai basculé à travers la béance occasionnée par le jet de Gros René. Des flammes ont jailli hors de la lucarne…

La haine de l’autre, du différent, de l’étranger peut conduire à la pire extrémité. Dans ce contexte, Kirchacker donne un récit habile et convaincant. A la conclusion glaçante…

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Soumis le 30/08/2018 par El Marco

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