Sinestra

3 votes

  • 6/10 Armelle Carbonel a une plume, c'est indéniable : un langage soutenu, un vocabulaire travaillé, peut-être un peu trop car une fois de plus, je me suis perdue dans son style qui prend le pas sur l'intrigue et les émotions.
    Et une fois de plus j'ai souffert avec une oeuvre de cette auteure car les ambiances qu'elle crées sont profondément malsaines et ses personnages sont intensément torturés et ce, dans les deux sens du terme.
    Je rejoins totalement la critique de LeoLabs : un roman dur, sordide mais paradoxalement, j'ai ressenti peu d'empathie pour les souffrances endurées par les mères et leurs enfants. A la limite ce n'est pas plus mal car cela aurait été insupportable.
    Sinestra est bien difficile à noter car on ne sait pas trop, au final, si on a aimé ou pas...

    01/05/2021 à 10:48 Ironheart (842 votes, 7.4/10 de moyenne) 1

  • 6/10 Un roman qui ne m'aura pas emballé plus que ça, mais non dénué de grandes qualités. L'écriture est remarquable - et le vocabulaire employé très riche - déstabilisante au début mais délectable une fois apprivoisée. L'ambiance est également un point fort. Il s'agit d'un huis clos très sombre et malfaisant dans lequel le lecteur, tout comme les protagonistes, ne verront comme seul lumière, que l'espoir d'un meilleur lendemain. Le gros bémol, et pour ma part, pas des moindres, est le manque de profondeur dans la psy des personnages pour lesquels j'ai ressenti peu d'empathie malgré leur calvaire quotidien.

    22/02/2020 à 10:48 LeoLabs (338 votes, 7.3/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas été perturbée de la sorte par une lecture … ça fait deux nuits que je rêve de ce Val de Sinestra ! Comment fait donc Armelle Carbonnel, avec son sourire d’ange, pour imaginer de telles horreurs ? Du grand art ! J’avais commencé l’année avec Avalanche Hôtel de Niko Tackian où le bâtiment était lui aussi un personnage à part entière … deux lieux anxiogènes suisses du même acabit, néanmoins les monstres des Grisons sont encore plus inquiétants et là s’arrête la comparaison.
    Certes le martyre d’enfants pendant la seconde guerre mondiale a déjà été traité maintes fois, ici les lecteurs le vivent de l’intérieur …à noter que le bâtiment est de temps à autre le narrateur. L’antisémitisme n’y est pas le mobile des exactions. On y trouve des personnages parfois caricaturaux, les odieux parfois bienveillants, les mères possessives et exclusives, des enfants pas souvent innocents, chaque catégorie n’étant pas « étanche » aux caractères dominants des autres. Ces 390 pages font de Sinestra un thriller d’horreur bien noir avec son lot de rebondissements inattendus et de manipulations malveillantes à lire assurément en prenant le temps de l’imprégnation de l’ambiance gore et glauque à la fois. L’auteure a usé du rythme et de l’alternance des situations pour donner aux lecteurs les temps de pause nécessaire pour supporter la tension.
    Deuxième roman que je lis d’Armelle et la même angoisse, la pudeur en plus. Très bon moment de lecture que je recommande !

    09/04/2019 à 11:20 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 3