Dans un village enseveli sous la neige, privé d’électricité et isolé du reste du monde, un homme est retrouvé mourant, victime d'un accident de la route. L'envoyer à l'hôpital n'est pas possible, pas plus qu'appeler les secours. Les habitants pensant alors à Matthias, un vieux monsieur vivant seul à la sortie du village. Indécis, il accepte finalement d'héberger l'infortuné et de prendre soin de lui en échange de vivres, de bois et surtout, d'une place dans le prochain convoi qui quittera le village, dès que la route le permettra. Les deux hommes, l'un alité, l'autre à son chevet, sont tous deux prisonniers d'un hiver particulièrement rude et doivent apprendre à cohabiter.
Décidément, les rigueurs hivernales sont propices à de biens beaux romans. Franck Bouysse nous avait offert le multi-récompensé Grossir le ciel, mettant en scène le mutique Gus, défendant son coin de Cévennes. Il y a eu le chef-d’œuvre Dans la forêt, où deux sœurs tentaient de survivre aux intempéries hiémales et, là aussi, à l'absence d'électricité et à la fonte du garde-manger inversement proportionnelle à l'accumulation de la neige. Effet boule de neige ou pas, toujours est-il que Christian Guay-Poliquin nous offre là un joli huis clos hivernal où les frimas, seuls, n'expliquent pas l'ambiance glaciale qui règne rapidement dans le village, y compris chez Matthias.
Après Le fil des kilomètres, qui mettait déjà en scène une panne d'électricité mystérieuse, le jeune Québécois signe seulement son second roman mais se débrouille comme un vieux briscard. La relation entre ces deux hommes, étrangers l'un pour l'autre, mais rendue nécessaire par la force des choses est passionnante. Tantôt on ne peut plus tendue, tantôt fraternelle, elle est décrite avec subtilité. Les décors aussi blancs qu'hostiles sont brossés, là aussi, avec habileté et une certaine poésie, offrant au lecteur un dépaysement assuré. L'idée de numéroter les chapitres de manière on ne peut moins classique, en utilisant la hauteur de neige mesurée par les protagonistes, est d'ailleurs une belle trouvaille.
Difficile d'en dire plus sans dévoiler de trop l'intrigue, qui connaîtra, comme on est en droit de s'y attendre, son lot de rebondissements et de catastrophes, mais gageons qu'elle saura sans mal passionner le lecteur.
Très joliment écrit, ce roman québécois enthousiasmant mérite assurément une belle publicité dans l'Hexagone, où l'on espère qu'il trouvera sa place sur les étals des librairies. Un huis clos intense, le nez dans la poudreuse.
Dans un village enseveli sous la neige, privé d’électricité et isolé du reste du monde, un homme est retrouvé mourant, victime d'un accident de la route. L'envoyer à l'hôpital n'est pas possible, pas plus qu'appeler les secours. Les habitants pensant alors à Matthias, un vieux monsieur vivant seul à la sortie du village. Indécis, il accepte finalement d'héberger l'infortuné et de prendre soin de lui en échange de vivres, de bois et surtout, d'une place dans le prochain convoi qui quittera le village, dès que la route le permettra. Les deux hommes, l'un alité, l'autre à son chevet, sont tous deux prisonniers d'un hiver particulièrement rude et doivent apprendre à cohabiter.
Décidément, les rigueurs hivernales sont propices à de biens beaux romans. Franck Bouysse nous avait offert le multi-récompensé Grossir le ciel, mettant en scène le mutique Gus, défendant son coin de Cévennes. Il y a eu le chef-d’œuvre Dans la forêt, où deux sœurs tentaient de survivre aux intempéries hiémales et, là aussi, à l'absence d'électricité et à la fonte du garde-manger inversement proportionnelle à l'accumulation de la neige. Effet boule de neige ou pas, toujours est-il que Christian Guay-Poliquin nous offre là un joli huis clos hivernal où les frimas, seuls, n'expliquent pas l'ambiance glaciale qui règne rapidement dans le village, y compris chez Matthias.
Après Le fil des kilomètres, qui mettait déjà en scène une panne d'électricité mystérieuse, le jeune Québécois signe seulement son second roman mais se débrouille comme un vieux briscard. La relation entre ces deux hommes, étrangers l'un pour l'autre, mais rendue nécessaire par la force des choses est passionnante. Tantôt on ne peut plus tendue, tantôt fraternelle, elle est décrite avec subtilité. Les décors aussi blancs qu'hostiles sont brossés, là aussi, avec habileté et une certaine poésie, offrant au lecteur un dépaysement assuré. L'idée de numéroter les chapitres de manière on ne peut moins classique, en utilisant la hauteur de neige mesurée par les protagonistes, est d'ailleurs une belle trouvaille.
Difficile d'en dire plus sans dévoiler de trop l'intrigue, qui connaîtra, comme on est en droit de s'y attendre, son lot de rebondissements et de catastrophes, mais gageons qu'elle saura sans mal passionner le lecteur.
Très joliment écrit, ce roman québécois enthousiasmant mérite assurément une belle publicité dans l'Hexagone, où l'on espère qu'il trouvera sa place sur les étals des librairies. Un huis clos intense, le nez dans la poudreuse.