Butcher's Crossing

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  • 9/10 En 1865, après trois années d'études à Havard, Will Andrews part à Butcher's Crossing, petite bourgade du Kansas. Ayant quitté Boston et sa vie confortable, ce gamin et fils de pasteur souhaite y retrouver McDonald, une connaissance de son père, pour qu'il lui indique comment partir à la découverte des grands espaces. Il rencontre Miller, un chasseur de bisons. Ce dernier lui raconte ses exploits passés et les endroits propices aux rêves de Will, notamment cette passe dans les Rocheuses, au Colorado, où des milliers de bisons y passent l'hiver. Will voit une occasion en or de réaliser sa quête d'aventures. Il propose à Miller, moyennant plusieurs centaines de dollars, de constituer une équipée. Le chasseur, satisfait de pouvoir chasser, tuer et prendre les peaux de milliers de bisons voit les milliers de dollars qui seront dans sa poche avant l'hiver. Avec Charley Hoge, inséparable de son whisky et de sa bible, Fred Schneider, le meilleur dépeceur de bisons, ils partent tous accomplir chacun leur quête. Leur parcours sera semé d'embûches avant d'arriver dans cette montagne où effectivement ces milliers de bisons paissent paisiblement. Et le carnage commence et dure plusieurs jours. Et puis un flocon, deux flocons…. tombent et ce qui devait être un rêve devient un cauchemar. Butcher's Crossing s'éloigne et ne sera plus jamais pareil.

    Écrit en 1960, Butcher's Crossing est un livre attachant et bouleversant. John Williams est plus qu'un écrivain : c’est un écrivain-peintre-poète. Il nous offre une ode à l'aventure et nous décrit son Amour de la Nature avec une majuscule, avec tout ce qu'elle offre de merveilleux de beauté d'émerveillement et de sublime comme de cruauté. La Nature sait être belle comme elle peut être cruelle. Elle sait mettre l'Homme à sa place, Lui qui se veut être puissant et maître absolu sur Terre. On ne peut s'empêcher de penser à l'œuvre de Jim Harrison.

    Encensé par Télérama comme « un secret les mieux gardés de la littérature américaine » et reconnu par Bret Easton Ellis (Glamorama, American Psycho,…) par « sa prose simple et élégante », John Williams est un de ses auteurs qui envoûtent le lecteur avec son écriture à la fois puissante, sensible et sensitive : on sent, on voit, on arrive à toucher les mots et les paysages comme les sentiments des personnages. Bref, on vit Butcher's Crossing.

    31/03/2018 à 19:56 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 6