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6/10 Si vous aimez les romans de Minier, son goût pour l'écriture, la phrase juste, les chassés croisés et les retournements de situation, alors pas de problème, cette histoire qui paraît simple est aussi efficace que délicieusement tordu. Le romancier s'inspire des fantasmes que peuvent nourrir certains lecteurs par rapport à leur auteur favori, comme Stephen King a pu le faire auparavant dans Misery. Si la fin ne m'a pas surpris (trop anticipé), tout le début de livre, notamment ses premiers chapitres, installe une atmosphère délétère et cauchemardesque. Un bon bouquin, mais pour ma part, je conseille plutôt Une Putain d'histoire qui comme son titre l'indique est un putain de thriller, n'ayant rien à voir avec Servaz.
16/04/2018 à 17:25 Mephisto (193 votes, 7.2/10 de moyenne) 3
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9/10 S'il est des auteurs qui s'essoufflent au fur et à mesure de leur publication ou qui sombrent dans la facilité en copiant-collant leurs histoires, Bernard Minier progresse, s'améliore, et s'approche invariablement de la perfection.
Car Soeurs n'est pas un très bon roman policier, c'est un excellent thriller.
Tout y est pour faire le succès de ce roman et satisfaire tant les amateurs du genre que les fidèles lecteurs de Bernard Minier. Pour ces derniers, il y aura la découverte des débuts dans la police de Martin Servaz qui va être rapidement confronté à la dure réalité des meurtres, la diabolicité des meurtriers et des pratiques douteuses des enquêteurs. Pour tous, une intrigue bien ficelée mais difficile à résoudre bien que tous les indices soient fournis au lecteur, parsemés au milieu des 480 pages du roman.
Mais la lecture de ce roman ne se limite pas uniquement à l'intrigue policière.
L'auteur en profite pour montrer l'évolution du métier enquêteur car si nous sommes familiers, ou du moins habitués, aux usages des caméras de surveillance, du traçage des appels téléphoniques sur réseau mobile, mais surtout aux analyses ADN, il n'y pas si longtemps les enquêteurs ne pouvaient compter que la filature, les auditions musclées et les indics.
Et puis, il y a enfin le rapport du lecteur à l'auteur. Sur ce point on pense forcément à la folie du fan dans le Misery de Stephen King. Bernard Minier a eu la bonne idée de ne pas en faire une pâle copie, ici il pousse la "dépendance" un cran au dessus (je ne peux en dire plus sans dévoiler le roman).
Le seul petit point négatif qui empêche Bernard Minier de nous fournir un roman parfait est l'utilisation, quoiqu'en moindre nombre par rapport à ses précédents romans, à des phrases à rallonge, de celles qui n'en finissent pas et dont on ne se rappelle plus du début de la phrase une fois arrivé à la fin (un peu comme celle que je viens de vous écrire). Si cette verbosité peut se prêter aux réflexions des personnages, elle est pour le moins gênante aux situations pressantes, quand l'action s'accélère, et où le lecteur ne peut suivre le rythme du fait de la complexité de la phrase. Heureusement, cela n'arrive plus qu'à quelques rares occurrences, et du coup les pages défilent et comme le dit si bien Olivier Bureau du Parisien : "Pour éviter d’être frustré, prenez une RTT ! La grosse difficulté avec « Sœurs », de Bernard Minier, c’est de devoir le lâcher".
Enfin, un gros carton rouge à XO Editions qui n'a pas fait son travail de relecture sérieusement : mot manquant, fautes d'orthographes, lettres oubliées dans un mot; cela est tout simplement inadmissible alors que l'usage d'un correcteur orthographique de base aurait détecté tous ces problèmes.
Avec Soeurs, Bernard Minier rentre dans les très grands maîtres du roman policier et devrait être anobli pour cela et obtenir le titre de Sir.15/04/2018 à 20:52 QuoiLire (361 votes, 6.7/10 de moyenne) 5
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8/10 Nouvel opus pour Bernard Minier. Ravie de retrouver Martin Servaz. A travers ce livre nous découvrons le flic au tout début de sa carrière, lors de sa première affaire de meurtre. 25 ans plus tard, cette affaire revient le hanter au moment d'une nouvelle enquête autour d'un protagoniste récurrent: un auteur à succès de thrillers. Toujours très bien ficelé, c'est un réel plaisir de retrouver la plume de Monsieur Minier.
12/04/2018 à 07:24 Luzlïa (207 votes, 7.8/10 de moyenne) 6
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9/10 Heureusement l’auteur précise : le personnage d’ « Erik Lang n’est pas inspiré de mes collègues auteurs de polars qui sont, pour la plupart, des gens fort sympathiques et accessibles ! » Heureusement … pour la plupart …
Ce roman se déroule sur deux époques, la première moitié sorte de préquel (antépisode) permet au lecteur de faire la connaissance de Servaz à ses débuts dans la police en 1992-1993 et la seconde moitié se passe de nos jours. Tout sépare les deux polices : celle de l’avant téléphone portable et celle des balbutiements de l’investigation assistée par l’ADN et les caméras de surveillance. Et les lecteurs en apprennent beaucoup sur le héros récurrent de Bernard Minier. Il était en bien meilleure forme en 93 et déjà bien affuté et aux dires de l’auteur, lui ressemblait physiquement …
La mort suspecte de son épouse va placer un auteur de polar au cœur de l’intrigue et raccrocher les faits actuels à ceux vieux de vingt-cinq ans, la toute première enquête de Servaz.
Au-delà de l’enquête bien ficelée, par son style efficace, Bernard Minier nous entraîne aussi sur une réflexion sur les relations entre les auteurs et leurs lecteurs, ambigües et exclusives parfois. De l’adoration à la soumission, de la manipulation à la vengeance extrême, le mensonge est partout. Avec ce cinquième opus des aventures de Servaz nous retrouvons avec plaisir son équipe et nous approchons un peu plus l’intimité de Servaz. Un très bon cru que 2018 !
Certes le lecteur appréciera ces retrouvailles, néanmoins cet épisode peut se lire indépendamment, sachant qu’une fois la dernière page tournée, le manque poussera le « polardeux » à se ruer dans sa librairie préférée pour se procurer les volets précédents. Les personnages gagnent en épaisseur au fil des enquêtes
09/04/2018 à 13:49 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 9