« Politoville », c'est un hameau en plein désert, au sud de la frontière séparant le Mexique des États-Unis. Il n'est pas officiellement répertorié et, propriété de groupes mafieux, les lois classiques n'y sont pas appliquées. Tout ce qu'il y a de criminels et autres fugitifs s'y retrouvent, ainsi que de nombreuses femmes, devenues prostituées, parfois très jeunes et plutôt de force que de gré.
L'une d'elle s'échappe et planifie une vengeance à la hauteur des souffrances subies.
Premier roman de Jedidiah Ayres, Les Féroces porte bien son nom et n'est assurément pas à mettre entre toutes les mains. Ces quelque cent-vingt pages sont un concentré de violence et certaines scènes, très visuelles, sont particulièrement dérangeantes. On parle là de violences physiques – déferlantes de coups et autres sévices – mais également, plus insidieuses, de violences psychologiques, principalement à l'égard des « Maria », ces jeunes Mexicaines arrachées à leur famille, souvent pour régler une dette, et passant du statut de monnaie d'échange à celle d'esclaves sexuelles. Les hommes peuplant ce récit n'ont d'hommes que le nom car ils sont en vérité bien plus proches d'animaux sauvages de par leur comportement consistant pour l'essentiel à assouvir leurs pulsions primaires. L'écriture de Jedidiah Ayres est minimaliste – exit les longues descriptions – mais montre tout. Certains lecteurs trouveront sans doute que l'auteur aurait pu être plus elliptique et nous épargner bien des détails. D'autres y trouveront peut-être, non pas leur bonheur mais ce qu'ils recherchent dans ce type de récit. Pour autant, la plume de l'auteur est parfois empreinte d'une espèce de lyrisme et de connotations quasi mythologiques. Le romancier évite aussi de sombrer dans le manichéisme en faisant intervenir des personnages plus ambigus qu'il n'y paraît.
Aussi puissant que dérangeant, ce récit, intéressant mais très difficile à lire par moments, aurait peut-être gagné à suggérer davantage qu'à montrer, à l'instar du Requiem pour Miranda paru il y a peu dans la même collection. Faisant penser à une espèce de Machete littéraire, l'humour en moins, ces Féroces se méritent et l'on n'a pas spécialement l'envie de se replonger de sitôt dans un autre roman de Jedidiah Ayres si l'auteur persiste dans ce genre. Mais d'autres l'auront peut-être ?
« Politoville », c'est un hameau en plein désert, au sud de la frontière séparant le Mexique des États-Unis. Il n'est pas officiellement répertorié et, propriété de groupes mafieux, les lois classiques n'y sont pas appliquées. Tout ce qu'il y a de criminels et autres fugitifs s'y retrouvent, ainsi que de nombreuses femmes, devenues prostituées, parfois très jeunes et plutôt de force que de gré.
L'une d'elle s'échappe et planifie une vengeance à la hauteur des souffrances subies.
Premier roman de Jedidiah Ayres, Les Féroces porte bien son nom et n'est assurément pas à mettre entre toutes les mains. Ces quelque cent-vingt pages sont un concentré de violence et certaines scènes, très visuelles, sont particulièrement dérangeantes. On parle là de violences physiques – déferlantes de coups et autres sévices – mais également, plus insidieuses, de violences psychologiques, principalement à l'égard des « Maria », ces jeunes Mexicaines arrachées à leur famille, souvent pour régler une dette, et passant du statut de monnaie d'échange à celle d'esclaves sexuelles. Les hommes peuplant ce récit n'ont d'hommes que le nom car ils sont en vérité bien plus proches d'animaux sauvages de par leur comportement consistant pour l'essentiel à assouvir leurs pulsions primaires. L'écriture de Jedidiah Ayres est minimaliste – exit les longues descriptions – mais montre tout. Certains lecteurs trouveront sans doute que l'auteur aurait pu être plus elliptique et nous épargner bien des détails. D'autres y trouveront peut-être, non pas leur bonheur mais ce qu'ils recherchent dans ce type de récit. Pour autant, la plume de l'auteur est parfois empreinte d'une espèce de lyrisme et de connotations quasi mythologiques. Le romancier évite aussi de sombrer dans le manichéisme en faisant intervenir des personnages plus ambigus qu'il n'y paraît.
Aussi puissant que dérangeant, ce récit, intéressant mais très difficile à lire par moments, aurait peut-être gagné à suggérer davantage qu'à montrer, à l'instar du Requiem pour Miranda paru il y a peu dans la même collection. Faisant penser à une espèce de Machete littéraire, l'humour en moins, ces Féroces se méritent et l'on n'a pas spécialement l'envie de se replonger de sitôt dans un autre roman de Jedidiah Ayres si l'auteur persiste dans ce genre. Mais d'autres l'auront peut-être ?