Lila passe le gros de ses journées sur une chaise en plastique à attendre ses clients, principalement des employés de la mine. Le travail est devenu une denrée rare dans la région, et la jeune femme n'a pas trouvé mieux que la prostitution pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, Cassandre.
Sam et son demi-frère fuient un foyer après un nouveau dérapage de Danny. Ils battent la campagne pour dénicher ne serait-ce qu'un refuge où passer la nuit.
Julien SaintAndré, fils du ponte local, est bien décidé à s'amuser un peu, avec ses amis. L'alcool aidant, les fronts brillent mais pas les idées.
Si tous les dieux nous abandonnent, premier roman de Patrick Delperdange, avait été publié par Aurélien Masson, déjà, mais chez Gallimard. C'est donc aux Arènes, et dans la nouvelle collection de l'ex-patron de la Série Noire, Équinox, que paraît L'Éternité n'est pas pour nous, présenté par l'éditeur comme un « roman noir rural dans la lignée des grands maîtres américains ». Si le roman est noir et qu'il se déroule effectivement à la campagne, il est moins certain que l'auteur bruxellois se hisse au niveau des Larry Brown et autres Daniel Woodrell mentionnés par l'éditeur. L'influence de cette école est néanmoins palpable et cela n'empêche pas le roman d'être rondement mené. Ce type de texte ne plaira pas à tous les amateurs de polar. Ici, l'intrigue n'est pas une enquête policière. Elle est même très ténue. On s'en doute, tout ce petit monde va être amené à se croiser, ou plutôt à se télescoper, et rarement pour le meilleur. Il y a bien là deux policiers, mais ils ne brillent pas par leur intelligence et sont quelque peu dépassés par les événements. La relation conflictuelle entre Lila et sa fille est intéressante ; d'autres protagonistes sont odieux à souhait. La violence est certes présente, mais Patrick Delperdange ne verse jamais dans la surenchère. Et malgré la noirceur de l'ensemble, on sent que l'auteur aime ses personnages, ou tout au moins une bonne partie d'entre eux : ces laissés-pour-compte qui luttent pour survivre et gagner un petit bout d'éternité malgré tout.
L'Éternité n'est pas pour nous ne plaira sans doute pas à tous les amateurs de romans à énigme ou de thrillers. Aux lecteurs qui ne sont pas contre un peu de noir rural, en revanche, le texte devrait plaire car il est efficace et joliment écrit. De plus, ce type de littérature étant essentiellement étasunien, il n'est pas inintéressant de voir que les « rednecks » peuvent aussi être européens.
Lila passe le gros de ses journées sur une chaise en plastique à attendre ses clients, principalement des employés de la mine. Le travail est devenu une denrée rare dans la région, et la jeune femme n'a pas trouvé mieux que la prostitution pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, Cassandre.
Sam et son demi-frère fuient un foyer après un nouveau dérapage de Danny. Ils battent la campagne pour dénicher ne serait-ce qu'un refuge où passer la nuit.
Julien SaintAndré, fils du ponte local, est bien décidé à s'amuser un peu, avec ses amis. L'alcool aidant, les fronts brillent mais pas les idées.
Si tous les dieux nous abandonnent, premier roman de Patrick Delperdange, avait été publié par Aurélien Masson, déjà, mais chez Gallimard. C'est donc aux Arènes, et dans la nouvelle collection de l'ex-patron de la Série Noire, Équinox, que paraît L'Éternité n'est pas pour nous, présenté par l'éditeur comme un « roman noir rural dans la lignée des grands maîtres américains ». Si le roman est noir et qu'il se déroule effectivement à la campagne, il est moins certain que l'auteur bruxellois se hisse au niveau des Larry Brown et autres Daniel Woodrell mentionnés par l'éditeur. L'influence de cette école est néanmoins palpable et cela n'empêche pas le roman d'être rondement mené. Ce type de texte ne plaira pas à tous les amateurs de polar. Ici, l'intrigue n'est pas une enquête policière. Elle est même très ténue. On s'en doute, tout ce petit monde va être amené à se croiser, ou plutôt à se télescoper, et rarement pour le meilleur. Il y a bien là deux policiers, mais ils ne brillent pas par leur intelligence et sont quelque peu dépassés par les événements. La relation conflictuelle entre Lila et sa fille est intéressante ; d'autres protagonistes sont odieux à souhait. La violence est certes présente, mais Patrick Delperdange ne verse jamais dans la surenchère. Et malgré la noirceur de l'ensemble, on sent que l'auteur aime ses personnages, ou tout au moins une bonne partie d'entre eux : ces laissés-pour-compte qui luttent pour survivre et gagner un petit bout d'éternité malgré tout.
L'Éternité n'est pas pour nous ne plaira sans doute pas à tous les amateurs de romans à énigme ou de thrillers. Aux lecteurs qui ne sont pas contre un peu de noir rural, en revanche, le texte devrait plaire car il est efficace et joliment écrit. De plus, ce type de littérature étant essentiellement étasunien, il n'est pas inintéressant de voir que les « rednecks » peuvent aussi être européens.