Un Froid d'enfer

(Freezer Burn)

  1. Un criminel parmi des monstres de foire

    Bill Roberts et deux de ses amis attaquent un vendeur de pétards pour lui voler son argent. Malheureusement, l’opération tourne au désastre : le commerçant est tué, leur voiture est victime d’un accident de la route, les deux camarades de Bill trouvent la mort et le shérif qui s’était lancé à leur poursuite se tue accidentellement. Le sort semble décidément s’acharner sur Bill dont le visage est complètement déformé par des piqûres de moustiques. C’est alors qu’il tombe sur un cirque itinérant regroupant des montres de foire ainsi qu’une beauté sculpturale : Gidget.

    Un froid d’enfer est le prototype même du roman noir à l’ancienne, avec ses personnages si particuliers : le criminel raté et malchanceux, la femme fatale, une situation qui échappe complètement aux protagonistes… Sur ce canevas, Joe R Lansdale a bâti un roman très original dans sa forme : le vocabulaire employé par l’auteur est direct et argotique, avec des scènes de sexe décrites de façon très crue. Les personnages des « freaks » sont marquants : l’homme-chien, l’homme des glaces, les siamois, la femme à barbe, exploitant les clichés du genre tout en donnant aux individus de fortes personnalités. L’humour et le cynisme de l’auteur font des merveilles, donnant parfois au récit un ton décalé et parodique qui ravira les fans du genre.

    Pour conclure, Un froid d’enfer est un bon roman noir, un peu trop classique pour ce qui est du fond, mais insolite dans la forme, offrant aux fans du genre un agréable moment de lecture.

    /5