5 votes
-
7/10 Thomas Olde Heuvelt dépoussière le surnaturel et modernise le mythe de la sorcière avec un roman que j'ai trouvé hyper bien écrit et envoûtant.
Black spring est une agréable petite ville des Etats-Unis dont les habitants sont pris au piège depuis trois siècles par une sorcière qui pousse au suicide quiconque s'éloigne trop longtemps de chez lui.
La "vieille" Katherine aux yeux et à la bouche cousus se balade dans la bourgade au gré de ses envies et il n'est pas rare de la retrouver dans un salon ou au pied d'un lit. Cela donne un étrange mélange de scènes loufoques et en même temps terriblement angoissantes.
L'Hex est chargé de la géolocaliser en permanence, de veiller à ce que tout le monde respecte les règles strictes comme ne pas lui parler, ne pas l'agresser et bien sûr, préserver le secret de son existence.
Tout se passe dans la quiétude jusqu'à ce qu'une bande de jeunes décide de harceler la sorcière et là, le cauchemar commence...
J'ai adoré l'ambiance de ce conte moderne, les descriptions terrifiantes de Katherine (qui suscite pourtant l'empathie), la montée crescendo vers le drame. J'ai vraiment eu l'impression, à certains moments, de lire du Stephen King (notamment concernant les excellentes scènes avec la bouchère ou celles du chien). Il y a un beau travail sur la psychologie des personnages et plus globalement sur les relations humaines.
Le dénouement est étonnant et m'a pas mal bluffée sauf que...il est n'est pas du tout, du tout cohérent avec ce que l'auteur a développé tout au long de son histoire. Cette contradiction m'a chagrinée (d'où ma note) mais n'a pas remis en cause mon plaisir de lecture de cet ouvrage "d'atmosphère" plus que d'action.
Mais pour un premier roman, je dis bravo !04/12/2022 à 08:32 Ironheart (848 votes, 7.4/10 de moyenne) 5
-
8/10 En bref, un roman d'épouvante qui cache bien son jeu dans les premières pages : le ton léger laisse place insidieusement à une atmosphère lourde de mystères et secrets ancestraux. Une lecture parfaite pour les amateurs de frissons.
Les premiers chapitres, et particulièrement les premières pages, peuvent décontenancer : les scènes semblent assez loufoques, le ton très léger face à une situation hors du commun (une sorcière qui campe dans votre salon, ce n'est a priori pas banal...). L'auteur plante seulement le décor de Black Spring, cette petite communauté coupée du monde à cause d'une malédiction qui pèse sur elle depuis des siècles et qui, finalement, est devenue un détail de la vie quotidienne.
Thomas Olde Veuhelt arrive parfaitement à décrire l'Humain dans ce qu'il a de plus mauvais en lui : la colère, la frustration, l'esprit de vengeance... Toute cette cruauté et cette violence qu'on garde cachées en nous et qui peuvent exploser dès la première situation qui dépasse nos limites.
Ainsi, l'ambiance assez bon enfant au départ va s'alourdir, les enjeux se modifier et la menace s'identifier clairement.
Faisant référence à Simetierre de Stephen King sur certains aspects, l'intrigue est vraiment bien menée. L'escalade de l'horreur est savamment mesurée pour que le lecteur s'immerge complètement dans l'atmosphère de Black Spring.
Le dénouement est peut-être un peu rapide, un peu précipité tandis que le reste de l'intrigue jouait plus sur la langueur de ce village et de ses habitants. Cependant, l'auteur joue sa carte de la malédiction jusqu'au final et nous laisse une sensation de continuité intéressante.03/12/2022 à 09:27 Riz-Deux-ZzZ (500 votes, 6.9/10 de moyenne) 2
-
8/10 … ou comment le village de Black Spring, dans l’Etat de New York, est marqué depuis près de trois cent cinquante ans par la présence inquiétante de Katherine van Wyler, décrite comme sorcière. Lèvres et yeux cousus, en partie enchaînée, elle s’est depuis lors imposée dans le paysage local en apparaissant et disparaissant comme par enchantement, au point que les autochtones, protégeant ce secret en dehors de leur commune, ont développé une application pour indiquer aux autres utilisateurs où elle se trouve. Une simple apparition ? Non, car elle a un passé très mouvementé, marqué par une existence liée à la sorcellerie qu’elle a payée cher, et elle a déjà poussé au suicide des personnes qui lui ont manqué de respect, d’autant que ses éventuels chuchotements sont craints. Mais face au danger, à cet interdit, il va bien se trouver une poignée d’adolescents en manque de frissons (d’autres diraient qu’ils sont bien abrutis) pour la bousculer et entraîner une série de tragédies. Stephen King a beaucoup apprécié ce roman, et on le comprend (est-ce que le lieu « Misery » cité dans le livre ne serait-pas un clin d’œil, sans parler de la fin, proche de « Simetierre » ?) : l’histoire est sacrément originale et forte, et l’auteur, Thomas Olde Heuvelt, plante l’ambiance de façon remarquable et pertinente, au point de faire passer ce scénario assez abracadabrantesque en quelque chose de « crédible ». Les émotions se succèdent dans ce joli petit pavé : le suspense, la peur, l’humour (les répliques entre les membres de la famille Grant sont souvent croustillantes), l’émotion (les passages sur le deuil dans le dernier tiers sont vraiment forts et poignants), et les ultimes sursauts de folie et de barbarie sont restitués avec force. Dans cet ouvrage en vase clos dans ce village sciemment replié sur lui-même, on retrouve du Stephen King, du Shyamalan avec « son » village (même si son scénario est carrément pompé sur d’autres romans), ou du Clive Barker, c’est indéniable, mais l’écrivain a su s’affranchir de ses insignes prédécesseurs avec sa propre patte, sans le moindre temps mort, jusqu’au final, dont le dernier paragraphe fait froid dans le dos. Bref, une très bonne lecture, où l’émotion et l’horrifique se le disputent avec intelligence et talent. C’est vraiment dommage qu’il n’y ait pas d’autres romans de cet auteur traduits en français, je me serais rué dessus. Et les remerciements finaux contiennent des explications intéressantes sur le changement de décor pour cette présente édition, passant des Pays-Bas aux Etats-Unis.
30/10/2020 à 11:35 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 5
-
8/10 Excellente critique de "jackbauer".
Un bon moment de lecture. Je partage le fait que Stephen King ait apprécié l'originalité de l'histoire, car on y retrouve beaucoup de similitudes avec ses écrits à bien des égards. J'ai adoré cette histoire de sorcière forçant tout un village à vivre en totale autarcie, isolé du reste du monde sous peines de grands malheurs. Un roman efficace bien que le frisson promis n'ait pas eu son emprise sur moi.01/08/2019 à 17:46 LeoLabs (338 votes, 7.3/10 de moyenne) 3
-
7/10 Un étonnant roman d'horreur, sorte de croisement entre Dôme et le Projet Blair Witch, au potentiel indéniable, et à la conclusion glaçante...
Combinant le gothique et l'horreur moderne, mêlant traditions et technologie du XXIeme siècle, se rapprochant, par certains de ses aspects, d'une analyse sociologique d'un microcosme soumis à la défiance de l'Etrange(r), le livre de Thomas Olde Heuvelt s'apparente à une mosaïque d'influences, de Stephen King à Night Shyamalan, en passant par Clive Barker... Un patchwork réussi, dont les qualités premières demeurent avant tout la très réussie retranscription du sentiment d'isolement, voire d'isolation de cette petite communauté, ainsi que le caractère de son intrigue, assez déroutant, et délicieusement anachronique...17/12/2017 à 20:29 jackbauer (727 votes, 7.2/10 de moyenne) 11