Meurtre au lycée

  1. Une écrivaine bien encombrante

    Agathe est devenue la coqueluche de son lycée : elle vient de publier un premier roman policier à succès, loué par la critique. Mais rapidement, le tableau idyllique vire au cauchemar : l’adolescente reçoit des messages inquiétants, voire menaçants. Qui peut bien ainsi lui en vouloir, et pour quelle raison ? Le drame est proche…

    Geneviève Senger livrait en 2004 un ouvrage très réussi. La plume, noire, est empreinte d’une grande intelligence, ce qui fait que son récit s’adresse en particulier aux lecteurs les plus mûrs. En faisant naître, par paliers progressifs, une ambiance délétère d’angoisse et de paranoïa, l’auteure prend lentement les spectateurs de son intrigue dans des rets aux mailles bien fines. Les personnages sont croqués avec justesse et, comme cela est nécessaire dans ce type de littérature, deviennent immédiatement crédibles et attachants, notamment lors des éclairages apportés à leurs élans amoureux. L’histoire est bien construite, avec de nombreuses chausse-trappes, et de multiples questionnements, semés au gré des pages, feront germer chez les lecteurs de saines et pertinentes réflexions quant à l’amitié, la responsabilité ou la condition adolescente.

    Roman noir singulier et prenant, Ce Meurtre au lycée constitue une indéniable réussite. Geneviève Senger aura su plonger son lectorat dans quelques heures d’un suspense intense tout en induisant en lui de réelles problématiques.

    /5