Un corps d’enfant, déposé dans le domaine du Trianon, une magnifique demeure picarde. Le régisseur qui découvre le cadavre n’en croit pas ses yeux : le gamin ressemble trait pour trait à celui de Jérémy Peska, fils du propriétaire des lieux, et disparu vingt-quatre ans plus tôt. Pourtant, il ne présente aucun signe de vieillissement ni de dégradation. Impossible à imaginer. Il se peut que la vérité soit ailleurs…
Voilà un premier roman qui marquera les esprits. Nicolas Beck livre un ouvrage prenant et fort original, bien loin des canons habituels de la littérature policière contemporaine. Il met le pied à l’étrier de personnages complexes et convaincants, notamment l’escouade de gendarmes qui va devoir mener l’enquête. Le capitaine Sébastien Caron, droit et rigoureux, qui entretient une relation homosexuelle avec son supérieur hiérarchique. Son partenaire, Kévin Lelong, blagueur et dragueur invétéré. Il y a également Julie, la charmante médecin-légiste, dont la rationalité toute scientifique vacillera au terme de cette investigation. Et Prévôt, le patron, tyrannique et emporté. Mais il y a également une magnifique galerie d’individus, qui vont se retrouver emportés par cette histoire, depuis un journaliste particulièrement sagace jusqu’au régisseur, de deux adolescents témoins involontaires d’un événement plus que troublant à un détective spécialiste de l’ufologie, etc. Dès le début du roman, l’histoire saisit. Littéralement. Nicolas Beck a particulièrement soigné les procédures, explicitées de nombreuses fois en bas de page. Tout s’y montre peaufiné, dense, avec de multiples interactions entre les personnages, des maillages particulièrement serrés, et des chapitres très souvent subdivisés pour que chacun puisse prendre part à la chasse à la vérité ou au moins s’y trouver imbriqué. Un entremêlement solide et qui laisse pantois, rappelons-le, pour un premier opus. Par la suite, l’ouvrage part dans une direction surnaturelle, avec des scènes qui rappelleront aux fans de X Files les épisodes les plus emblématiques de la série. On y trouve, pêle-mêle, un étrange crash aéronautique, une présence lumineuse dans les cieux, un enlèvement inexpliqué, ainsi qu’une femme dont on découvre qu’elle a enfanté sans qu’on n’ait la moindre trace de ses accouchements. Des éléments nécessairement clivants, qui ne pourront satisfaire que les enthousiastes de phénomènes extraterrestres et autres rencontres du troisième type. Mais au-delà de cet aspect assez particulier, il faut indéniablement reconnaître à l’auteur un savoir-faire remarquable dans le tissage de son intrigue et un culot affirmé pour se risquer dans une telle œuvre, qui aurait pu se montrer élimée voire grotesque sans ses abondants talents littéraires.
Un corps d’enfant, déposé dans le domaine du Trianon, une magnifique demeure picarde. Le régisseur qui découvre le cadavre n’en croit pas ses yeux : le gamin ressemble trait pour trait à celui de Jérémy Peska, fils du propriétaire des lieux, et disparu vingt-quatre ans plus tôt. Pourtant, il ne présente aucun signe de vieillissement ni de dégradation. Impossible à imaginer. Il se peut que la vérité soit ailleurs…
Voilà un premier roman qui marquera les esprits. Nicolas Beck livre un ouvrage prenant et fort original, bien loin des canons habituels de la littérature policière contemporaine. Il met le pied à l’étrier de personnages complexes et convaincants, notamment l’escouade de gendarmes qui va devoir mener l’enquête. Le capitaine Sébastien Caron, droit et rigoureux, qui entretient une relation homosexuelle avec son supérieur hiérarchique. Son partenaire, Kévin Lelong, blagueur et dragueur invétéré. Il y a également Julie, la charmante médecin-légiste, dont la rationalité toute scientifique vacillera au terme de cette investigation. Et Prévôt, le patron, tyrannique et emporté. Mais il y a également une magnifique galerie d’individus, qui vont se retrouver emportés par cette histoire, depuis un journaliste particulièrement sagace jusqu’au régisseur, de deux adolescents témoins involontaires d’un événement plus que troublant à un détective spécialiste de l’ufologie, etc. Dès le début du roman, l’histoire saisit. Littéralement. Nicolas Beck a particulièrement soigné les procédures, explicitées de nombreuses fois en bas de page. Tout s’y montre peaufiné, dense, avec de multiples interactions entre les personnages, des maillages particulièrement serrés, et des chapitres très souvent subdivisés pour que chacun puisse prendre part à la chasse à la vérité ou au moins s’y trouver imbriqué. Un entremêlement solide et qui laisse pantois, rappelons-le, pour un premier opus. Par la suite, l’ouvrage part dans une direction surnaturelle, avec des scènes qui rappelleront aux fans de X Files les épisodes les plus emblématiques de la série. On y trouve, pêle-mêle, un étrange crash aéronautique, une présence lumineuse dans les cieux, un enlèvement inexpliqué, ainsi qu’une femme dont on découvre qu’elle a enfanté sans qu’on n’ait la moindre trace de ses accouchements. Des éléments nécessairement clivants, qui ne pourront satisfaire que les enthousiastes de phénomènes extraterrestres et autres rencontres du troisième type. Mais au-delà de cet aspect assez particulier, il faut indéniablement reconnaître à l’auteur un savoir-faire remarquable dans le tissage de son intrigue et un culot affirmé pour se risquer dans une telle œuvre, qui aurait pu se montrer élimée voire grotesque sans ses abondants talents littéraires.