Maigret et son mort

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  • 8/10 Pas mal de choses ont déjà été écrites dans les 2 précédents commentaires. J'ajouterai simplement que ce Maigret comporte plus d'action qu'habituellement (rafle, planque...), avec un duo Maigret-juge Coméliau sur des charbons ardents. Une intrigue où il est question de champs de courses, de bistrot de quartier, d'une bande de tueurs étrangers en Picardie, de chasse à l'homme, de tortures et crimes odieux... C'est assurément un très bon Maigret qui va tout faire pour résoudre le meurtre du "petit Albert", sollicitant le travail de dizaines de policiers. Si j'ai trouvé que Maigret devinait beaucoup de choses un peu trop aisément, j'ai trouvé cette intrigue très réussie, un grand plaisir de lecture.

    12/08/2020 à 10:23 LeJugeW (1806 votes, 7.3/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Maigret en fait une affaire personnelle. Probablement parce qu'il n'a pu le sauver, malgré ses appels au secours. Lui, c'est l'ami de Nine (qui c'est çà, Nine ?). Un homme traqué par plusieurs malfaiteurs à travers Paris, qui appelle le commissaire dès qu'il en a la possibilité, depuis nombre de troquets où il espère trouver un peu de répit. Jules envoie ses enquêteurs à ses trousses, et tente de l'alpaguer avant "la bande".
    Mais dans la soirée, le couperet tombe. "Ils l'ont quand même eu, dites donc !... J'avoue qu'hier j'aurais facilement pensé à un farceur,ou à un détraqué..." "Moi non... J'ai cru ce qu'il me disait dès son premier coup de téléphone...". L'homme est découvert place de la Concorde, avec nombre d'indices non concordants justement. "Ca ne colle pas... Trop de détails qui ne s'emboitent pas."
    Une enquête qui démarre de manière complexe, l'occasion pour Maigret d'y consacrer toute son énergie...
    Un bien bel opus, qui réunit toute les habituelles forces vives auprès du commissaire. Ses principaux inspecteurs, Moers, le juge Comeliau avec qui il se prend le bec (et c'est plaisant à lire), ainsi qu'un collègue de la "rue des Saussaies", Colombani.
    Un opus plus rythmé, qui rappelle le début de la série. Des situations alléchantes, intrigues, guet-apens, poursuites, interpellations, des adversaires de taille, des personnalités attachantes... bref du tout bon Simenon.
    Oh ! vous savez-quoi ? cerise sur le gâteau, l'auteur se lâche niveau humour : "B. C'est un tchèque."..."sans provision". Bon, 20 ans de Maigret pour en arriver là, çà aurait pu faire baisser la note finale. Mais j'ai bien souri, sur le coup.

    01/07/2020 à 05:08 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Le quatrième de couverture est un des plus beaux exemples de « j’m’en foutisme » éditorial. Se contenter de reprendre les premières phrases d’un roman afin de délivrer un résumé éditeur enfonce les barrières habituelles de l’affliction.
    Maigret est appelé au téléphone par un homme terrorisé, se sachant suivi, et qui demande sa protection. Il change souvent de lieu, mais sans s’éloigner des quartiers Chatelet-Marais-Bastille. L’inspecteur que Maigret envoie sur ses traces arrivera trop tard et perdra la trace de l’homme, dont le corps sera retrouvé en pleine nuit, le visage défiguré à coups de masse, et gisant place de la Concorde.
    Donner une identité au cadavre sera le premier travail du commissaire. Lorsqu’il la connaitra, visiter son domicile deviendra aisé. L’homme était bistrot, et cette révélation donnera à Maigret l’idée de rouvrir le Petit Albert, un troquet parigot comme on n’en voit plus que rarement, en y plaçant un de ses inspecteurs. Cette ouverture permettra à la police de se lancer sur la piste de tueurs, et à Maigret de jouer les clients somnolant au fond, derrière le poêle.
    Il s’agit d’un Maigret parisien, un de ceux qui me parlent le plus car j’ai une longue histoire d’amour avec le Marais (ça n’intéresse personne, d’accord).
    Nous avons ici affaire à un roman dont la violence est prégnante, violence ressentie tout au long du roman, violence de bêtes fauves et non de petits malfrats qu’affectionne, en son for intérieur, Jules Maigret. Ce dernier se sent à la fois plus responsable et concerné qu’à l’habitude : concerné parce qu’il s’en veut de n’avoir pas été capable de sauver un homme lui demandant de l’aide ; responsable parce que ces gens là n’ont pas d’âme, parce qu’ils tuent sans hésitation, parce qu’ils tueront encore et toujours.
    C’est en finale un Maigret dans lequel il y a de l’action, beaucoup, contrairement à certaines enquêtes versant dans la pure réflexion. Un Maigret dur, superbe. Rien que la description de la rafle rue du Roi de Sicile vaut qu’on dévore ce livre.

    01/12/2011 à 00:24 NoirPolars (18 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 8/10 Un très bon Maigret.

    12/12/2009 à 19:55 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)