D'un virage surgit une étrange caravane. Un Chinois d'abord, mitraillette pointée, puis un autre, puis un troisième. Le quatrième tient ses bras bien tendus au-dessus de sa tête. Le suivant est armé. L'autre, derrière, est prisonnier...
La caravane s'immobilise. Les mitraillettes tiennent en respect les hommes aux bras levés. Des cordes sont lancées vers les hautes branches, retombent. Les noeuds coulants sont passés autour des cous. Les condamnés se mettent à pleurer, à gémir, à gueuler, à implorer. Les autres, impassibles, tirent, hissent les victimes, nouent les cordes autour des troncs. Les corps des suppliciés se balancent, affreux, horribles.
Une banderole verticale, couverte d'idéogrammes, est accrochée à la poitrine du premier pendu. Les bourreaux s'éloignent en discutant.
Karub Khan, effaré, ne perçoit plus les voix qu'étouffées par un brouillard de pluie. Il ne peut détacher son regard du premier pendu qui tire une langue morte et gonflée presque au-dessus de lui.
Un silence étrange est tombé, troublé seulement par les clapotis de la pluie sur les feuilles des grands arbres. Karub Khan remonte le sentier, compte machinalement les suppliciés.
Quarante-six !
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Soumis le 07/10/2017 par El Marco