Rêves mortels

(Dreamer)

  1. Les visions de Sam

    Enfant, Samantha faisait des cauchemars à répétition où elle était poursuivie par un individu diabolique, un dénommé Slider. Désormais maman, ces horreurs semblent lointaines... puis reviennent. Tentatives de viol, assassinats, accidents d'avion... Et le pire, c'est que certains de ces cauchemars se réalisent. Complètement désemparée, Sam se demande si elle ne devient pas folle. Et si elle disposait d'un don de prémonition ? A mesure qu'elle se pose ces questions ahurissantes, elle finit par perdre pied, au risque de basculer dans la terreur.

    Auteur de romans à succès, Peter James signait en 1989 ce thriller fantastique où l'on retrouve tous les ingrédients du genre : apparitions nocturnes horrifiques, déstabilisation du personnage principal et de son entourage familial, suspense égrainé au fil des hallucinations... Le talent de l'auteur est indéniable, et l'on suit avec entrain et avidité le douloureux périple de la protagoniste, en proie au doute et à l'hystérie. Des touches salvatrices d'humour viennent égayer ce récit dense et ténébreux, et les connaissances de Peter James dans les milieux de la publicité – Sam travaillant dans une entreprise de mercatique – sont patentes. Néanmoins, malgré l'intérêt suscité par les débuts du livre, la suite devient un peu moins intéressante, avec quelques parenthèses et autres passages peu utiles. Par ailleurs, la fin semble bien abrupte : la solution – ou esquisse de solution – n'est révélée qu'en peu de lignes avant de disparaître. Ce choix est certainement assumé par l'écrivain, mais on regrette que ce dénouement ne soit pas davantage exploré à défaut d'être explicité, d'autant qu'il était judicieux et assez inattendu.

    Malgré ce bémol concernant la chute, Rêves mortels constitue un bon thriller fantastique. Sur la quatrième de couverture figure l'avis d'un journaliste du Mail on Sunday : « Peter James a trouvé son créneau, quelque part entre Stephen King et Michael Crichton ». L'avenir lui aura donné tort puisque Peter James a éclaté aux yeux du public et de la critique avec sa série consacrée à Roy Grace. Néanmoins, ce pan de la bibliographie de l'auteur, qui a consacré de nombreux ouvrages au fantastique comme Alchimiste ou Faith, mérite l'attention et l'adhésion du lectorat.

    /5