La Proie des ombres

(The unquiet)

  1. Au cœur de la pédophilie

    Le détective privé Charlie Parker est engagé par Rebecca Clay, la fille du célèbre pédopsychiatre Daniel Clay, car un inconnu la harcèle en lui demandant des informations sur son père qui a disparu cinq années auparavant. Parker va vite se rendre compte que Daniel Clay avait été mis en cause dans une affaire d’abus sexuels sur mineurs et que l’inconnu, dénommé Merrick, pourrait ainsi chercher des renseignements sur sa fille, elle-même disparue. Pour Parker et ses fidèles acolytes Angel et Louis, ce sera le début d’une lente plongée dans un univers ahurissant sur la trace de violeurs d’enfants.

    Avec ce sixième épisode des enquêtes de son personnage-phare, John Connolly signe une incontestable réussite. Renouant avec les ambiances sombres et glauques, il entraîne rapidement le lecteur dans un monde tourmenté et glacial, avec cette finesse d’écriture si caractéristique. L’auteur a construit une énigme bien plus compliquée qu’il n’y paraît, mettant en relief des personnages monstrueux tels que les hommes oiseaux, les hommes creux ainsi que le Collectionneur, des protagonistes qu’il est difficile d’oublier tant leur envergure dramatique est immense. Le récit flirte par moments avec le fantastique, tout comme dans les précédentes histoires, et toujours avec subtilité. On pourra juste reprocher à John Connolly des descriptions parfois très longues du Maine, tant au niveau géographique qu’historique, mettant cependant en relief son extraordinaire travail de documentation.

    Au final, La Proie des ombres constitue un opus remarquable et laissant augurer dans les dernières pages des prochaines enquêtes de Charlie Parker, un détective privé définitivement porté au panthéon des figures littéraires majeures du thriller.

    /5