Le char accéléra. Favier venait de se redresser lorsqu'il se sentit brusquement attiré vers le bas de la tourelle. Il se tourna sur le côté, s'aperçut que Yanh-Ka, son tireur, s'était effondré et s'agrippait de toutes ses forces à son bras gauche, bloquant celui-ci sous le berceau du canon. Favier pivota afin de pouvoir se dégager. II ressentit un choc, puis une brûlure lui traversa le coude droit. Yanh-Ka l'immobilisait par son poids et la balle qui venait de l'atteindre lui ôtait toute possibilité de se servir de son bras droit. II était paralysé, incapable de prendre son micro, de commander le peloton, de donner un ordre dans l'interphone.
Il avait beau hurler à son pilote de s'arrêter, l'autre ne l'entendait pas. Le corps de Yanh-Ka se faisait de plus en plus lourd. Léo l'appelait à la radio. Il entendait sa voix résonner dans son casque, mais ne pouvait attraper le micro accroché au boîtier de la mitrailleuse, à vingt centimètres de lui. Louvard aussi le contactait. Tout le monde appelait, tout le monde voulait une réponse, en avait besoin, l'exigeait. Et le chef du char était à la fois incapable de se mouvoir et de répondre…
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Soumis le 10/09/2017 par El Marco