Un petit nuage noir apparut sur les flancs du cargo japonais, suivi immédiatement par deux champignons identiques. L'homme de quart qui s'activait sur le pont de « Old Sam » fut désintégré dans une gerbe d'éclats quand les trois premiers obus explosèrent sur l'avant du pétrolier.
L' « Old Sam » s'enfonça de l'arrière. L'eau s'engouffrait en trombe par les brèches ouvertes dans ses flancs. Brusquement, il ne fut plus qu'un brasier, un brûlot désemparé que son équipage pris de panique abandonnait en sautant à la mer.
Un coup de tonnerre, un chuintement strident, un éclair aveuglant : la dernière citerne encore intacte explosa dans un gigantesque tourbillon enflammé, projetant vers le ciel des volutes pourpres et or environnées de lourdes nuées noires et grasses.
Un hurlement monta de la masse des désespérés. L'explosion venait de créer un appel d'air, les flammes dansaient un ballet démentiel dans une orgie de couleurs. L'air était irrespirable. Les hommes qui auraient pu encore tenter de nager barbotaient sur place, pantins aux muqueuses brûlées par. les émanations, incapables d'ouvrir les yeux tant la fumée était corrosive. Les flammes les atteignaient, attaquaient leurs vêtements, leurs mains, leurs visages.
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Soumis le 10/09/2017 par El Marco