Skin Trade

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  • 8/10 Willie Flambeaux se tourne vers sa vieille amie, Randi Wade, devenue détective privée, pour enquêter sur le meurtre barbare d’une paralytique. Qui pouvait bien en vouloir à la victime ? Et qu’est-ce qui a pu pousser le tueur à ainsi détruire physiquement sa proie ? Pour Randi, c’est le début d’une investigation cruelle, hérissée d’assassinats sauvages et de découvertes hallucinantes, qui la mènera jusqu’à la résolution de la mort de son propre père.

    De George R. R. Martin, on connaît surtout l’œuvre consacrée au Trône de fer. Aussi, quand on apprend la réédition de ce polar fantastique datant de 1989, on ne peut être qu’intrigué. En cent cinquante pages, le lecteur verra à peine le temps passer. Le style n’a pas vieilli outre mesure, le récit est savamment charpenté, et les personnages sont tous très agréables à suivre. Willie Flambeaux, asthmatique, à la fois fou de désir pour Randi et prêt à tout pour comprendre ce qui taillade ainsi les veines de la ville. Randi, encore meurtrie par l’exécution brutale de son père, à ce jour non résolue. La famille Harmon, avec un paternel perclus de rhumatismes, à l’allure ensorcelante, et son fils Steven, dégénéré profond, capable dans sa jeunesse des pires atrocités, dont le corps est couvert de marques de brûlures. Et il y a également cette ville sur laquelle plane encore les ombres malsaines de deux familles, l’une régnant sur le commerce de la viande, l’autre sur celui du métal. Une histoire prenante et efficace, où va rapidement apparaître la figure grondante des lycanthropes. Cet élément fantastique pourra éloigner les amateurs du pur polar, mais il est à noter que cet ouvrage conserve, chevillé à son ADN, les codes de la littérature policière, tout en y enchâssant habilement des éléments surnaturels.

    Un roman qui semblera peut-être à certains classique, mais, près de trente ans après sa sortie, il faut humblement conserver en tête l’antériorité de cet ouvrage, qui demeure efficace et fort distractif. On lui pardonnera d’autant une erreur majeure, celle s’illustrant dès la deuxième page, et qui en dit déjà trop long sur l’un des personnages ; une maladresse semblable à celle d’une femme dévoilant trop tôt ses beaux atours et gâchant ainsi le suspense quant à la découverte complète de ses charmes.

    22/05/2018 à 20:05 El Marco (3422 votes, 7.2/10 de moyenne) 5