Sadie Gingerish, élevée dans une famille Amish, tient désormais une confiserie artisanale dans une petite ville de Pennsylvanie. Sa vie pourrait être meilleure, mais ça pourrait aussi être pire.
C'est d'ailleurs ce qui va se passer lorsqu'elle apprend la mort de son fils, vraisemblablement assassiné par sa petite amie.
Voulant noyer son chagrin, Sadie décide, elle qui ne boit pas, d'aller se saouler dans un bar. Elle y rencontre Danny, qui semble différent des autres poivrots présents dans l'établissement. Non seulement il l'écoute, mais il semble la comprendre. Entre eux, quelque chose se passe. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que la fille de Danny, Allison, n'est autre que la meurtrière présumée de Thomas. Chienne de vie.
Une fois n'est pas coutume, commençons par le bémol. Sans trop dévoiler l'intrigue, disons simplement qu'une grande partie des personnages de ce roman va être amenée à interagir à bien des égards, et rarement pour le meilleur. C'est souvent le cas dans les romans noirs ceci dit. Sauf qu'ici ça paraît parfois un peu gros. Peut-être une question de dosage ?
Pour autant Candyland se lit avec passion et Jax Miller s'avère être une virtuose du détricotage chronologique alors même qu'il ne s'agit là que de son second roman – après Les Infâmes, salué à sa sortie et plusieurs fois récompensé. Les flashbacks sont incessants, donnant à voir le passé des protagonistes à diverses périodes de leurs existences mouvementées. On imagine le travail titanesque que tout cela à dû demander. Pourtant, tout est fluide, simple, et le lecteur n'est jamais perdu. Une gageure réussie haut la main.
Les personnages, assez nombreux au demeurant, sont tous plus ou moins fêlés – l'acception exacte importe peu ici – et ont tous eu à vivre des moments pour le moins délicats dans leur existence. Les tragédies personnelles – destins contrariés, amours impossibles, addictions diverses... – sont nombreuses et vont amener les uns et les autres à être ce qu'ils sont et à faire ce qu'ils font. Le tableau général est très sombre, de même que le décor, une cité minière du Rust Belt en pleine déliquescence. Le Candyland du titre, qui donne le la, est un ancien parc d'attractions dédié aux confiseries, et qui, désaffecté, rouille sur place, offrant désormais un abri aux jeunes désireux de se livrer à quelques activités interlopes loin du regard de leurs parents. Pour autant, Jax Miller parvient à insuffler une touche d'espoir à ses personnages, qui conservent pour la plupart une dose d'humanité. Le rôle de Sadie, central, est intéressant, mais peut-être pas le plus réussi. Danny et sa relation avec sa fille sont intéressants. Certains seconds couteaux sont assez caricaturaux, mais peut-être était-ce voulu ?
Bien que souffrant de quelques imperfections et d'un côté un peu hollywoodien par moments, Candyland est un très bon roman, oscillant entre noir et thriller et flirtant même avec le conte façon Grimm, qui ne laisse quasiment aucun répit au lecteur. On ne voit pas passer les quelque 500 pages, qui se lisent admirablement bien.
Sadie Gingerish, élevée dans une famille Amish, tient désormais une confiserie artisanale dans une petite ville de Pennsylvanie. Sa vie pourrait être meilleure, mais ça pourrait aussi être pire.
C'est d'ailleurs ce qui va se passer lorsqu'elle apprend la mort de son fils, vraisemblablement assassiné par sa petite amie.
Voulant noyer son chagrin, Sadie décide, elle qui ne boit pas, d'aller se saouler dans un bar. Elle y rencontre Danny, qui semble différent des autres poivrots présents dans l'établissement. Non seulement il l'écoute, mais il semble la comprendre. Entre eux, quelque chose se passe. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que la fille de Danny, Allison, n'est autre que la meurtrière présumée de Thomas. Chienne de vie.
Une fois n'est pas coutume, commençons par le bémol. Sans trop dévoiler l'intrigue, disons simplement qu'une grande partie des personnages de ce roman va être amenée à interagir à bien des égards, et rarement pour le meilleur. C'est souvent le cas dans les romans noirs ceci dit. Sauf qu'ici ça paraît parfois un peu gros. Peut-être une question de dosage ?
Pour autant Candyland se lit avec passion et Jax Miller s'avère être une virtuose du détricotage chronologique alors même qu'il ne s'agit là que de son second roman – après Les Infâmes, salué à sa sortie et plusieurs fois récompensé. Les flashbacks sont incessants, donnant à voir le passé des protagonistes à diverses périodes de leurs existences mouvementées. On imagine le travail titanesque que tout cela à dû demander. Pourtant, tout est fluide, simple, et le lecteur n'est jamais perdu. Une gageure réussie haut la main.
Les personnages, assez nombreux au demeurant, sont tous plus ou moins fêlés – l'acception exacte importe peu ici – et ont tous eu à vivre des moments pour le moins délicats dans leur existence. Les tragédies personnelles – destins contrariés, amours impossibles, addictions diverses... – sont nombreuses et vont amener les uns et les autres à être ce qu'ils sont et à faire ce qu'ils font. Le tableau général est très sombre, de même que le décor, une cité minière du Rust Belt en pleine déliquescence. Le Candyland du titre, qui donne le la, est un ancien parc d'attractions dédié aux confiseries, et qui, désaffecté, rouille sur place, offrant désormais un abri aux jeunes désireux de se livrer à quelques activités interlopes loin du regard de leurs parents. Pour autant, Jax Miller parvient à insuffler une touche d'espoir à ses personnages, qui conservent pour la plupart une dose d'humanité. Le rôle de Sadie, central, est intéressant, mais peut-être pas le plus réussi. Danny et sa relation avec sa fille sont intéressants. Certains seconds couteaux sont assez caricaturaux, mais peut-être était-ce voulu ?
Bien que souffrant de quelques imperfections et d'un côté un peu hollywoodien par moments, Candyland est un très bon roman, oscillant entre noir et thriller et flirtant même avec le conte façon Grimm, qui ne laisse quasiment aucun répit au lecteur. On ne voit pas passer les quelque 500 pages, qui se lisent admirablement bien.