Dans les eaux du Grand Nord

(The North Water)

8 votes

  • 7/10 Une aventure dépaysante et une intrigue bien menée dans un cadre naturel et humain dur et cruel.

    18/12/2024 à 01:54 Grolandrouge (1594 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Ancien médecin militaire de la Guerre anglo-indienne, ayant été déchu de son droit d’exercer, Patrick Sumner voit dans son embarcation sur le Volunteer, un baleinier anglais, une occasion d’exercer son savoir-faire et de renflouer ses caisses. S’il envisageait un simple périple sans incident ni heurt, Patrick Sumner va côtoyer, à côté de la crasse et de la vulgarité des marins, le côté le plus pervers et malsain de l’homme : sa cruauté et sa sauvagerie. Car, pour sauver sa peau, l’homme tue. Car, pour de l’argent, l’homme vole. Car pour son plaisir, l’homme est prêt à toutes les monstruosités.

    Les baleines, victime d’une chasse intensive, se font plus rares. Il faut pêcher encore et toujours plus loin, près des icebergs, mettant en danger les marins. Elles rapportent de moins en moins également. Le pétrole qui vient d’être découvert constitue un combustible moins odorant et onéreux que la graisse des baleines. Au milieu de cette tension, Sumner va devoir soigner différentes blessures et découvrir le meurtrier d’un jeune matelot. Et par là-même, sauver sa tête alors que le Volunteer est en proie à une terrible et macabre machination.

    Ian McGuire m’a véritablement transporté dans cette périlleuse chasse à la baleine. D’une écriture sèche et directe, brutale et sans fioriture, ce livre n’a pas de temps morts. Quelques scènes mémorables par leur horreur glaçante (le destin du jeune matelot et son autopsie) et d’autres remplies d’humanité (Sumner recueilli par ce prêtre missionnaire et sa rencontre avec ce peuple de chasseurs qui le prend pour un sorcier).

    10/12/2024 à 12:10 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 7/10 Une livre à la croisée de l'aventure (sur un baleinier) et du polar (avec quelques meurtres). On pense forcément à la série de Ridley Scott The Terror ou l'aventure d'un équipage en perdition dans les eaux glacées du Grand nord .... avec cette fois-ci un assassin à bord. Un seule réserve sur la transition, ou plutôt le manque total de transition, entre le Grand Nord et le retour à Londres. Mais globalement un moment de lecture agréable notamment sur la période du baleinier.

    27/09/2020 à 13:56 fred69 (85 votes, 6.5/10 de moyenne) 9

  • 7/10 Un roman d'aventures rustre et cru, viril et violent. Comme dit le capitaine au héros, le médecin Patrick Sumner : " si vous vouliez de la délicatesse, il ne fallait pas vous embarquer sur un baleinier". Il a bien résumé la chose ! Mais quand même, on sent que Ian McGuire s'éclate à nous inonder, tout au long de ses pages, des fluides corporels les moins nobles et à ne rien nous épargner en terme de crasse, de blessures putrides et d'odeurs pestilentielles.
    Le livre est efficace, se lit sans ennui et les descriptions sont riches et immersives. Certains passages sont puissants, c'est indéniable !
    Cependant, il est aussi sans surprise et je lui reproche des similitudes avec des romans écrits bien avant comme Terreur de Dan Simmons (les psychopathes Henri Drax et Cornélius Hickey se ressemblent étrangement) et Le Revenant de Michael Punke dont il reprend une des scènes les plus emblématiques.
    De l'aventure, beaucoup, des fluides, énormément, mais trop peu d'émotion et de délicatesse à mon goût. Mais bon, c'est de ma faute, je n'aurais pas dû monter à bord d'un baleinier !

    23/05/2020 à 18:45 Ironheart (848 votes, 7.4/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Aventure maritime et humaine sur un baleinier. Tout y est, de très bonnes études sur les conditions de vie, de travail, les classes sociales et la découverte de cultures lointaines. Il y a aussi et surtout toutes les faces de l’âme humaine, le mal le plus noir jusqu'au plus belles rencontres, le tout dans une atmosphère d'océans froids et agités, des banquises glaciales, rythmée par le vent la neige et l'eau. Grandiose !

    02/09/2019 à 10:49 Surcouf (411 votes, 7.3/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Roman noir ? Whodunit ? Roman d’aventure ? Thriller ?
    Dans les eaux du grand nord est tout ça à la fois, et bien plus encore. Un bien bel ouvrage, qui évoque Moby Dick ou, plus proche de nous, Trois mille chevaux vapeur. Espérons que ce grand moment de lecture passé en compagnie de la plume de Ian McGuire en appellera d’autres.

    05/01/2018 à 22:59 Hoel (1164 votes, 7.6/10 de moyenne) 11

  • 9/10 Magnifique récit d'aventure, à bord d'un baleinier, vers les eaux glacées du Grand Nord.
    Il faut cependant avoir le coeur solide et l'estomac bien accroché car l'auteur ne nous épargne rien entre la violence des hommes et les odeurs diverses et avariées (...) venant irriter nos tendres narines.
    Les marins vont être confrontés à toutes les horreurs possibles et imaginables sous l'écriture rythmée de Ian McGuire.

    18/12/2017 à 20:40 TaiGooBe (188 votes, 7.6/10 de moyenne) 12

  • 9/10 Patrick Sumner a été chirurgien de l’armée britannique avant qu’une série d’événements ne l’oblige à changer de vie et prendre un peu de large, au sens figuré comme au propre. Soi-disant pour laisser le temps d’une histoire d’héritage se régler, il embarque à bord du Volunteer, un baleinier qui s’en va vers les eaux du grand nord. Mais le diable peut prendre bien des visages, y compris celui d’un harponneur terrifiant, en la personne de Henry Drax.

    Avec ce premier roman, Ian McGuire subjugue autant qu’il terrifie. Sa plume est magnifique, sublime, et l’on en vient à lire et relire certains passages tant ils sont sublimes. Le lecteur est empoigné dès le début de l’histoire, et quand le récit s’achève, il ne peut être qu’époumoné par tant de maîtrise. Tous les passages sont absolument remarquables, sans le moindre temps mort. Les personnages sont également incroyables d’(in)humanité et de densité. Sumner, en ancien praticien, désarçonné par la récente révolte à Delhi, adepte du laudanum. Brownlee, capitaine à la réputation de poissard dès qu’il conduit un navire. Otto, le marin philosophe et réceptacle de visions. Et bien sûr Henry Drax, bête à peine humaine, force de la nature, capable des pires exactions, aussi dangereux que machiavélique. Un psychopathe inouï, qui marquera durablement les esprits des lecteurs. D’ailleurs, nombre de scènes sont mémorables : celles de pêche à la baleine bien évidemment, mais aussi de chasse au phoque, à l’ours, ou encore la rencontre avec les requins, si voraces qu’ils en viennent à dévorer leurs propres organes dès qu’ils jaillissent de leurs flancs éventrés. On retiendra ce moment, quelque part entre la grâce et l’abîme, où Sumner soigne la plaie du bourreau du mousse, Joseph Hannah, et y décèle un élément ahurissant. Et ce cauchemar éveillé se poursuivra, loin des flots empressés, du ventre immonde du bateau et du froid hiémal, jusque sur la glace, dans les mâchoires de la banquise, et au côté des Yaks.

    Ce livre de Ian McGuire se situe bien au-delà de la littérature. C’est une expérience. Celle du Mal à l’état pur. Des hommes tourmentés et mauvais, bien plus prédateurs que les animaux qu’ils pourchassent. De la vie en communauté, avec des conditions d’hygiène et d’amoralité telles qu’elles ont rarement été aussi férocement retranscrites. Comme si le Moby Dick écrit par Herman Melville et Au-delà des ténèbres de Joseph Conrad avaient fusionné. Un immense coup de cœur pour ce roman qui, n’en doutons pas, fera date.

    07/11/2017 à 20:14 El Marco (3454 votes, 7.2/10 de moyenne) 12