Un Homme doit mourir

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  • 7/10 Boris a trente-six ans et travaille pour l’entreprise Nature & Co, prodiguant des expertises, très souvent de complaisance pour des entreprises qui placent le profit avant le principe écologique. Dans le même temps, Alexis s’en va rejoindre la superbe et monstrueuse villa que Raphaël a fait bâtir dans les Landes, juste en face de l’océan. Des personnages que rien ne prédisposait à ce qu’ils se rencontrent. Et pourtant…

    Toujours aussi militant, Pascal Dessaint signait ce livre en 2017. On y retrouve sa plume si particulière, animée d’engagements que l’on devine sincères et profonds, et prompt à mettre en avant les âmes humaines, les activismes et la protection d’une certaine vision de l’humanité. C’est ici l’écologie qui prime, et qui est examinée à travers divers points de vue, au gré de ce roman choral fort prenant. D’Alexis, très démonstrateur avec son SUV Audi et ses bagages hors de prix, à Raphaël qui s’est éperdument moqué de la protection de l’environnement pourvu que sa bâtisse ait pu être construite, en passant par Émeric et son projet de parc à vagues, c’est un éventail de personnages peu scrupuleux, avides et uniquement intéressés par leurs propres intérêts qui se déploie sous nos yeux. Dans le même temps, d’autres êtres apparaissent et viennent corriger cette trajectoire purement consumériste et individualiste : Mélissandre, empressée de défendre la cause de la planète et rejoindre les rangs des adeptes d’une ZAD, ou encore un oncle écolo qui n’hésite pas à user de la force pour soutenir les intérêts qui lui semblent justes. Des individus tranchés, représentatifs des diverses franges de la population, et même si la plume de Pascal Dessaint est charmante et captivante, ces portraits psychologiques et moraux auraient pu être plus nuancés, moins binaires et forcés. L’histoire recèle de petits bijoux de descriptions, que ces dernières concernent la faune ou la flore du sud-ouest, et c’est avec ravissement que l’on se balade dans ce microcosme si particulier. En outre, certains éléments viennent raviver, tout au long du récit, l’intérêt du lecteur, comme ce chargement d’un transport de fonds qui s’évapore, un inconnu bloqué dans une cave, ou encore les forces de la Nature qui viennent durement rappeler aux hommes la férocité de sa colère. Mais il est vraiment dommage que Pascal Dessaint se soit montré si manichéen dans les peintures psychiques de ses protagonistes, même s’il est évident que certaines d’entre elles existent.

    Au final, un autre bon roman de la part de l’auteur, si brillant, qui a signé, entre autres, Du Bruit sous le silence, Les Pis rennais, Le Bal des frelons ou Tu ne verras plus, mais qui s’est peut-être laissé égarer par la fougue de son propre militantisme, au risque de réduire les adversaires qu’il combat à des clichés trop appuyés, alors que sa cause est fort belle.

    08/04/2020 à 08:40 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 2

  • 5/10 J'ai eu du mal à avancer dans ce roman "écologique", j'ai peiné devant les trop nombreuses, à mon gout, descriptions de la faune et de la flore des Landes.
    Oui, les Landes, c'est magnifique, il ne faudrait pas les gâcher en construisant sauvagement sur les dunes ou en enfouissant n'importe quoi dans l'océan.
    Pascal Dessaint nous le serine en saupoudrant l'histoire de quelques zadistes, de patrons crapules, d'un peu de surf bien sûr, jusqu'à une grosse vague qui viendra faire du ménage...
    Je suis triste de ne pas avoir apprécié, car j'aime beaucoup l'auteur.

    29/12/2017 à 16:57 TaiGooBe (188 votes, 7.6/10 de moyenne) 6

  • 9/10 Pascal Dessaint fidèle à son thème favoris : la nature et l'homme, nous livre un roman noir où il fait la part belle à la nature avec un intrus en son milieu l'homme.
    Les personnages sont complexes et riches d'humanité, ils se posent des questions sur les liens qu'entretiennent les hommes, les animaux et les végétaux.
    Je ne peux m'empêcher de citer une phrase issue de ce roman " Il y a des gens et des idées qui sont comme des larves dans l'écorce des beaux arbres".
    Une fois de plus du grand Dessaint tant par l'écriture que par les réflexions.

    27/11/2017 à 14:34 janjak (466 votes, 7.9/10 de moyenne) 6