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8/10 Wastburg est privée de magie depuis "la Déglingue" il y a plusieurs dizaines d'années, et elle est donc devenue assez proche des villes de la fin du Moyen Âge ou de la Guerre de Trente Ans. Enfin, pas tout à fait comme elles non plus, puisqu'elle se situe entre deux royaumes et qu'elle abrite des résidents issus des deux contrées : les Waelmiens qui semblent majoritaires, et les Loritains qui sont relégués dans des quartiers crasseux et des métiers peu reluisants (leurs femmes à soldats sont particulièrement réputées). Ici pas de grandiloquence comme on peut en retrouver dans beaucoup de romans de fantasy, c'est au contraire le règne des pots de vin, des combines et de la débine, des coups de surin dans le dos... Concrètement, le lecteur suit un ou plusieurs personnages par chapitre, et il voit se construire l'intrigue à travers leurs yeux. Je n'ai pas été vraiment convaincu par l'histoire en elle-même, mais par contre le cadre est fantastique ; comme dans de nombreux romans noirs, la ville est un véritable personnage avec son caractère propre, sa fatalité, ses mystères. L'ambiance, elle aussi très originale, mélange avec bonheur humour vachard et situations tragiques - un peu dans la veine, toute proportion gardée, des romans de Jim Thompson. La langue utilisée, faite de gouaille, d'ironie, de bons mots et d'expressions argotiques, vient parachever le tout et faire de Wastburg un roman à la fois original et réjouissant.
25/04/2017 à 19:24 Horatio (294 votes, 7.5/10 de moyenne) 2