Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël

(I Saw Zombies Eating Santa Claus : A Breathers Christmas Carol)

  1. Santa Claus the Zombie Is Coming to Town

    Andy Warner est mort. Il est revenu à lui sous une autre forme et a été l'un des premiers à lutter pour la reconnaissance des droits des zombies aux États-Unis. Depuis ses célèbres faits d'armes, il est enfermé dans un complexe scientifique top secret et fait, comme ses congénères morts-vivants, l'objet d'expériences scientifiques plus ou moins ignobles, sur la régénérescence des cellules notamment.
    Quelques jours avant Noël, il parvient, par un concours de circonstance, à s'évader plutôt facilement de ce centre réputé hautement sécurisé. Arrivé à la lisière de la ville, il remarque un faux père Noël. Sa blouse de patient étant quelque peu repérable, il préfère encore enfiler le costume de ce brave Santa.

    En 2013, les éditions Mirobole publiaient pour la première fois en France S. G. Browne, romancier satirique passé par Hollywood. Dans Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour, on rencontrait Andy Warner, devenu zombie après un accident de voiture, et bien décidé à réussir sa ̶n̶o̶u̶v̶e̶l̶l̶e̶ ̶v̶i̶e̶ mort. Dans ce roman traduit en 2014 par Laura Derajinski, on le retrouve, fraîchement évadé d'un centre expérimental. Et si cela ne nuit en rien à la compréhension de cet opus, on comprend rapidement tant les rappels sur l'épisode précédent sont nombreux et détaillés, qu'il est souhaitable, pour ceux qui voudraient profiter au mieux de l'intégralité de la série, de procéder dans l'ordre.
    Sans grande prétention si ce n'est de faire passer un bon moment de lecture « pop » – les références à la culture populaire américaine sont très nombreuses - Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël remplit parfaitement son rôle. Gageons, de toute façon, que les personnes insensibles à ce genre de littérature auront été préalablement rebutées par le titre ou la couverture, qui annoncent clairement la couleur : rouge. Comme la tunique de ce brave Santa Claus, mais aussi comme l'hémoglobine, qui sans couler à torrents, est assez présente – les zombies ne sont pas encore passés au véganisme.
    S. G. Browne sait assurément raconter une histoire et maintenir la tension d'un récit. Les rebondissements sont nombreux et certaines trouvailles sont particulièrement cocasses. C'est avec un sourire aux lèvres que l'on suit les pérégrinations d'Andy le Père Noël zombie, notamment dans sa relation avec Annie, une petite fille malheureuse qui, bien que ses lutins soient bizarres et qu'il dégage une drôle d'odeur, croit avoir enfin rencontré le vrai Père Noël.

    À réserver aux lecteurs qui ne sont pas allergiques aux productions de type « Série B », Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël est un petit roman fort sympathique qui revisite avec un humour grinçant la magie de Noël.

    /5