Le Samouraï qui Pleure

  1. Tokyo-sur-Seine

    Un restaurateur japonais ainsi que sa famille retrouvés massacrés à Paris : meurtres ou suicide collectif ? Un suspect dont l'arrestation débouche sur la mort de trois policiers. Quelque chose de louche et inquiétant se trame dans l'ombre, c'est du moins l'intime conviction du lieutenant Élie Sagane. Alors que son équipe se met en chasse, elle ignore qu'elle vient en fait de se dresser sur la route de la très puissante mafia japonaise et que cette dernière est prête à tout pour parvenir à ses fins, quitte à sacrifier les policiers qui lui barreront la route.

    Laurent Scalese fait partie de ces auteurs français que l'on ne présente plus. Écrivain reconnu par la critique, le public et ses pairs, il entamait en 2000 sa carrière avec cet ouvrage. Pour les connaisseurs, sa patte apparaît rapidement : personnages campés avec réalisme, intrigue tendue, style visuel. Le fait que Laurent Scalese en vienne à travailler à de nombreuses reprises pour la télévision n'est pas surprenant : le livre, à l'instar de ses autres romans comme L'ombre de Janus ou Le baiser de Jason, tire partie d'une écriture lapidaire qui laisse la part libre à l'action et aux évolutions de ses personnages. A n'en pas douter, l'auteur s'est beaucoup documenté avant de se lancer dans l'édification de ce récit, notamment sur le milieu policier, la culture japonaise ainsi que les terribles yakuzas, sans jamais tomber dans les poncifs souvent inhérents au genre. L'ensemble, nerveux et racé sans pour autant tomber dans la surenchère pyrotechnique, retient sans peine l'attention du lecteur sur les quatre-cents pages, sous-tendu par une intrigue qui panache les éléments attendus du genre tout en demeurant original.

    Avec ce thriller, Laurent Scalese s'imposait d'emblée parmi les auteurs français du genre à suivre de près. La suite de son œuvre est tout aussi intéressante, jusqu'à son dernier roman, La cicatrice du diable, dont la sortie en poche se fera en juillet prochain.

    /5