Bill Madlock n’a pas eu de chance dans la vie. Non désiré, avec une jeunesse chaotique, obèse, il n’aura trouvé comme seule bouée de secours que la vénération de Radiohead. Une trajectoire brisée, faite d’ombres et de rares moments de lumière, qui va s’achever par un tir sur un fan lors d’un concert du groupe. Ce ne sera que sa confession qui permettra d’en comprendre les motivations.
Fabrice Colin livre ici un roman destructuré et disparate, comme l’aura été l’existence de Bill Madlock. Un malheureux Anglais, né sans avoir rien demandé à personne, victime d’un physique ingrat et des remontrances de ses camarades, et dont le géniteur, alcoolique et dysfonctionnel, n’aura été capable, pour tout acte chaleureux envers lui, que de lui offrir un iguane. Ce n’est que dans l’écoute de Radiohead, la connaissance livresque de l’histoire du groupe, et l’écoute attentionnée des messages délivrés par ses chansons, qu’il saura trouver un goût à la vie. L’auteur nous explique sa destinée, les grandes étapes de son infortune, sa lente déchéance, ses amours contrariées, et sa paranoïa grandissante. Des divagations inspirées par les textes de Radiohead dont on connaît, au fur et à mesure du livre, la lente construction, les errances, les doutes et les succès. Il est indéniable que cette partie ne ralliera probablement pas l’attention de tous les lecteurs, à moins d’être fans, mais dans la mesure où Fabrice Colin s’y connaît pour bien écrire, on pourra néanmoins suivre ces diverses parties avec un certain appétit. Comme de nombreux ouvrages expliquant la genèse des tueurs en série, on se plait à comprendre la (dé)construction de la psyché de Bill, la manière dont il comprend et interprète les avertissements de Radiohead, et comment ces derniers le font définitivement basculer dans l’aliénation. Aucune moralisation de la part de l’écrivain, mais plutôt l’étude d’un sujet lambda, comme celle d’un sociologue, voire un psychanalyste, en faisant en sorte de concevoir les logiques, raisonnements et déductions de celui qui va balancer deux balles dans la tête d’un spectateur, le 25 juin 2008, le laissant gravement handicapé. Un panachage de lettres écrites par Bill, de moments marquants de sa vie et de tranches de l’histoire du groupe british. Et le gong final retentit lorsque Fabrice Colin révèle que William Madlock existe réellement (mais est-ce vrai ?), qu’il a noué une certaine relation avec lui, et que c’est ce rapport si particulier qui a permis de comprendre les desseins de ce monstre si humain.
Un récit à la fois glaçant et enflammé, où l’on suit avec un ravissement sidéré et un peu honteux un être bousculé par l’égarement, chassé du paradis terrestre, et devenu le reclus volontaire d’une folie écrite en notes majeures.
Bill Madlock n’a pas eu de chance dans la vie. Non désiré, avec une jeunesse chaotique, obèse, il n’aura trouvé comme seule bouée de secours que la vénération de Radiohead. Une trajectoire brisée, faite d’ombres et de rares moments de lumière, qui va s’achever par un tir sur un fan lors d’un concert du groupe. Ce ne sera que sa confession qui permettra d’en comprendre les motivations.
Fabrice Colin livre ici un roman destructuré et disparate, comme l’aura été l’existence de Bill Madlock. Un malheureux Anglais, né sans avoir rien demandé à personne, victime d’un physique ingrat et des remontrances de ses camarades, et dont le géniteur, alcoolique et dysfonctionnel, n’aura été capable, pour tout acte chaleureux envers lui, que de lui offrir un iguane. Ce n’est que dans l’écoute de Radiohead, la connaissance livresque de l’histoire du groupe, et l’écoute attentionnée des messages délivrés par ses chansons, qu’il saura trouver un goût à la vie. L’auteur nous explique sa destinée, les grandes étapes de son infortune, sa lente déchéance, ses amours contrariées, et sa paranoïa grandissante. Des divagations inspirées par les textes de Radiohead dont on connaît, au fur et à mesure du livre, la lente construction, les errances, les doutes et les succès. Il est indéniable que cette partie ne ralliera probablement pas l’attention de tous les lecteurs, à moins d’être fans, mais dans la mesure où Fabrice Colin s’y connaît pour bien écrire, on pourra néanmoins suivre ces diverses parties avec un certain appétit. Comme de nombreux ouvrages expliquant la genèse des tueurs en série, on se plait à comprendre la (dé)construction de la psyché de Bill, la manière dont il comprend et interprète les avertissements de Radiohead, et comment ces derniers le font définitivement basculer dans l’aliénation. Aucune moralisation de la part de l’écrivain, mais plutôt l’étude d’un sujet lambda, comme celle d’un sociologue, voire un psychanalyste, en faisant en sorte de concevoir les logiques, raisonnements et déductions de celui qui va balancer deux balles dans la tête d’un spectateur, le 25 juin 2008, le laissant gravement handicapé. Un panachage de lettres écrites par Bill, de moments marquants de sa vie et de tranches de l’histoire du groupe british. Et le gong final retentit lorsque Fabrice Colin révèle que William Madlock existe réellement (mais est-ce vrai ?), qu’il a noué une certaine relation avec lui, et que c’est ce rapport si particulier qui a permis de comprendre les desseins de ce monstre si humain.
Un récit à la fois glaçant et enflammé, où l’on suit avec un ravissement sidéré et un peu honteux un être bousculé par l’égarement, chassé du paradis terrestre, et devenu le reclus volontaire d’une folie écrite en notes majeures.