« J’éprouvais pour Elena une tendre reconnaissance. J’avais toujours voulu tuer quelqu’un. Pour y parvenir, il me manquait simplement de l’avoir rencontrée » songe Craig, fraîchement débarqué des États-Unis comme Elena d’Italie.
Tous deux se trouvent pour une semaine au Paradise : un palace, vrai monde en soi, où l’on croise parfois au bar d’étranges clients.
Par exemple cet homme de Parme, mari volage et volubile, découvert assassiné au lendemain de leur arrivée.
Entre Craig et Elena naît un sentiment obsédant, fait d’agacement et d’attirance, sous l’œil impitoyable du réceptionniste, auquel rien n’échappe.
Ou presque.
Dans cette envoûtante et spirituelle fiction à plusieurs voix, chacun prenant à son tour la parole, chacun observant l’autre, épiant son voisin, amour et meurtre tendent à se confondre.
En émule d’Agatha Christie et de Marivaux, Christophe Carlier prouve avec maestria que l’accidentel, dans le shaker du grand hôtel, a partie liée avec l’imaginaire. Et qu’un assassin peut être aussi discret que l’homme à chapeau melon de Magritte, au visage dissimulé à jamais derrière une pomme verte.
Prix du Premier Roman (2012), Prix [du métro] Goncourt (2012)
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Soumis le 21/01/2017 par Norbert