1 vote
-
9/10 … ou comment des adolescents du collège Rousseau, choqués par l’attentat sanglant contre le journal satirique « Charlie Hebdo » décident de fonder le leur, dans leur établissement, et intitulé « CharLiberté ». J’aime beaucoup la plume d’Arthur Ténor, et j’étais curieux de voir comment il allait traiter ce sujet, brûlant, d’autant qu’il s’adresse à des jeunes, son lectorat privilégié. Je n’ai pas été déçu : une maîtrise indéniable du rythme, du choix des mots, de la peinture des personnalités, de celle des sentiments. Il y a également pas mal d’humour, dans les réparties notamment, et de réelles notions abordées avec tact, intelligence et humanité. L’idée pouvait devenir une coquille vide, une accumulation de clichés, voire une transposition dans l’univers des jeunes de propos adultes, mais il n’en est rien : c’est élégant, bien tourné, avec des réflexions juste (notamment avec « l’ultrareligieuse », l’épisode de la vendetta contre la maison de Tom, ou encore le contremploi de Joé, brute épaisse devenant membre du comité de rédaction, avec un habile jeu sur les « intellos »). Cependant, si tout ça peut paraître gentillet, il y a la fin : inattendue, forte, déchirante, et qui fait un lien puissant et fort symbolique avec la tragédie du Charlie. Un opus fort, dont l’épilogue ainsi que tout le déroulé fait amplement réfléchir et mûrir de légitimes pensées quant à la liberté d’expression, la pluralité, et tout ce qui compose une société où tout le monde doit admettre et respecter son voisin et son prochain, tout en gardant son libre-arbitre.
01/12/2019 à 17:26 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 2