Martial Kermeur est jugé pour avoir poussé à l'eau Antoine Lazenec. Le promoteur l'avait invité sur son bateau pour une partie de pêche en mer. Mais Kermeur est rentré tranquillement au port, contrairement à Lazenec. Dans le bureau du juge, Kermeur déroule le fil de sa vie, comme pour mieux expliquer comment il en est venu à commettre l'irréparable.
Dans la forme, Article 353 du Code pénal est une confession-fleuve, ininterrompue, de 176 pages. Si le style pourra éventuellement dérouter pendant quelques pages, on s'y fait vite. Et quel plaisir d'être complètement embarqué par le récit de Kermeur, dont le flot intarissable est tout juste entrecoupé par quelques questions du juge – qui écoute et tente de comprendre plus qu'il n'interroge vraiment.
L'homme nous raconte sa vie, son divorce, la garde de son fils, son licenciement, et puis ce beau projet immobilier. Le rêve d'une vie, sur un coin de côte bretonne : un appartement avec vue sur mer. Rapidement, on sent que des zones d'ombres sont présentes, dans lesquelles se niche déjà le drame en puissance. Le récit est joliment écrit, poignant et humain, sans jamais sombrer dans le pathos de bas étage. Le lecteur est littéralement happé par le destin d'abord lambda d'un Monsieur-tout-le-monde, qui bascule peu à peu mais inéluctablement, du côté de la folie et du fait divers. Pas un mot de trop dans ce court roman, épuré au possible, qui nous mène à toute vitesse vers la conclusion et le verdict du juge. Implacable.
Après de brillants romans comme Insoupçonnable ou L'Absolue perfection du crime, Tanguy Viel, dans son style caractéristique, atteint un nouveau sommet – son meilleur roman ? Un récit de vie, un basculement dans la criminalité, un suspense tendu jusqu'à la toute dernière page. Magistral.
Martial Kermeur est jugé pour avoir poussé à l'eau Antoine Lazenec. Le promoteur l'avait invité sur son bateau pour une partie de pêche en mer. Mais Kermeur est rentré tranquillement au port, contrairement à Lazenec. Dans le bureau du juge, Kermeur déroule le fil de sa vie, comme pour mieux expliquer comment il en est venu à commettre l'irréparable.
Dans la forme, Article 353 du Code pénal est une confession-fleuve, ininterrompue, de 176 pages. Si le style pourra éventuellement dérouter pendant quelques pages, on s'y fait vite. Et quel plaisir d'être complètement embarqué par le récit de Kermeur, dont le flot intarissable est tout juste entrecoupé par quelques questions du juge – qui écoute et tente de comprendre plus qu'il n'interroge vraiment.
L'homme nous raconte sa vie, son divorce, la garde de son fils, son licenciement, et puis ce beau projet immobilier. Le rêve d'une vie, sur un coin de côte bretonne : un appartement avec vue sur mer. Rapidement, on sent que des zones d'ombres sont présentes, dans lesquelles se niche déjà le drame en puissance. Le récit est joliment écrit, poignant et humain, sans jamais sombrer dans le pathos de bas étage. Le lecteur est littéralement happé par le destin d'abord lambda d'un Monsieur-tout-le-monde, qui bascule peu à peu mais inéluctablement, du côté de la folie et du fait divers. Pas un mot de trop dans ce court roman, épuré au possible, qui nous mène à toute vitesse vers la conclusion et le verdict du juge. Implacable.
Après de brillants romans comme Insoupçonnable ou L'Absolue perfection du crime, Tanguy Viel, dans son style caractéristique, atteint un nouveau sommet – son meilleur roman ? Un récit de vie, un basculement dans la criminalité, un suspense tendu jusqu'à la toute dernière page. Magistral.