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7/10 Souvent citée comme une auteure phare du genre par Stephen King, j'ai voulu découvrir par moi-même l'univers particulier de Shirley Jackson...
Et quel accès plus indiqué que son recueil de nouvelles, dont la plus fameuse, La loterie, donne son nom au-dit recueil, pour appréhender son style si caractéristique...
Le point névralgique d'une nouvelle étant sa chute, ce qui déroute le lecteur, c'est la marque de fabrique de l'auteure d'ouvrir le champ des possibles à la fin de ses courtes histoires, et d'inoculer le doute, sans permettre au lectorat d'affirmer une quelconque certitude...
Un peu comme si la fin n'était que le commencement de l'histoire, le moment où l'auteure permettait au lecteur de commencer son propre travail de création mentale...
Ces dénouements, qui n'en sont pas, ajoutés au fait que Jackson s'ingénie à dissimuler les visages du Mal derrière des façades de gentil(les) bourgeois(es) civilisé(es), et non pas d'affreux revenants, ou monstres surgis du néant, font bel et bien de cette auteure l'une des figures de proue d'un fantastique ancré dans le réel...
Néanmoins, même si la tension et l'angoisse surgissent à tous les coups, au détour des pages, je n'ai pas été renversé par la majorité des histoires, hormis la nouvelle éponyme, franchement glaçante...
Il m'aura manqué aussi un peu plus de variété, et de surprises, pour pouvoir dépasser l'aspect trop rigoriste et, parfois, routinier, de l'enchaînement des différentes histoires...11/08/2020 à 22:38 jackbauer (725 votes, 7.2/10 de moyenne) 3
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8/10 Rivages poursuit sa réédition des principales œuvres de Shirley Jackson avec ce recueil de 13 nouvelles, dont la fameuse Loterie. Jackson excelle dans l'art d'instaurer une ambiance dérangeante, voire malsaine : quelque chose ne va pas, tout ne se déroule pas normalement ; le lecteur s'en rend bien compte mais il est difficile de savoir ce qui cloche. À d'autres moments, il semble évident que ces histoires vont mal finir, mais pourtant les personnages principaux ne paraissent pas en avoir conscience et continuent leurs petites vies, jusqu'à ce que... Pas de grands effets ici, tout est très feutré, et surtout psychologique : le problème est toujours à l'intérieur (des têtes, des maisons, des communautés), invisible, n'attendant qu'une chose, souvent insignifiante ou absurde, pour ressurgir. Le style employé, mais aussi la description d'un quotidien banal en apparence ainsi que le côté très "interne", ne plairont pas à tout le monde, mais pourtant ces textes sont des classiques qui restent terriblement efficaces. À noter qu'à part la nouvelle éponyme, ce recueil ne contient que des textes différents de ceux de l'édition sortie chez Pocket dans les années 90.
13/08/2019 à 10:27 Horatio (294 votes, 7.5/10 de moyenne) 7