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9/10 Une implacable traque dans les années 1920-1930. D’un côté, Albert Fish, tueur en série particulièrement dément. Pédophile, coprophage, adepte du sadomasochisme, coprophile, s’automutilant (il s’est placé des tampons imbibés d’essence dans le fondement avant d’y mettre feu, ainsi que des aiguilles dans le bassin détérioré par une enfance douloureuse et une relation douteuse avec la religion. De l’autre, Will King, policier sagace et pugnace, prêt à tous les engagements dangereux, quitte à mentir sur son âge à plusieurs reprises pour s’enrôler dans l’armée au nom de sa preuse vision de la justice. Une intrigue qui se dévore plus qu’elle ne se lit, sans scène choc, fusillade, course poursuite ou autre pyrotechnie purement littéraire. Juste une chasse à l’homme crédible, s’appuyant sur la quête des bons indices, des témoignages, des recoupements. Un roman noir à la fois vertigineux et désarçonnant, aussi brutal dans les descriptions objectives des travers du monstre qu’habile et intelligent dans l’écriture employée. Et le plus innommable dans tout cela, c’est qu’Albert Fish a réellement existé, et que Robert Angelella n’a fait « que » retranscrire son histoire. J’en referme à l’instant l’ultime page, mais les frissons et la fièvre d’une telle lecture dérangeante ne sont pas prêts de me quitter. Je ne peux que vous conseiller d’aller lire sur le web ou ailleurs la biographie de Fish, parce que les croquemitaines de la réalité sont bien plus cruels, incroyables et barbares que ceux de la littérature. Un coup de cœur intégral pour ce livre inouï !
23/05/2017 à 18:45 El Marco (3435 votes, 7.2/10 de moyenne) 6