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7/10 « Le Miroir aux Espions » de John Le Carré, édité en Angleterre en 1964 sous le titre « The Looking-Glass War », est apparu comme l’antithèse de « L’espion venu du froid » sorti deux ans plus tôt. Ici, l’intrigue reste peu importante, l’histoire est davantage centrée autour de l’échec, échec d’une mission, échec d’une vie, l’échec de vivre sur des principes sains. L’auteur considère ce livre comme le plus réaliste sur les services de Sa Majesté, qui privilégient appartenance à une classe ou à un cercle. La trahison, l’indifférence ou la froideur l’emportent souvent. Ainsi, Le Carré explique l’accueil frileux de cet ouvrage.
A notre époque de thriller à tout prix, de scènes à rebondissement savamment imbriquées, la trame pourra paraître un peu lente. En revanche, si le lecteur désire mieux comprendre les errements des services d’espionnage de l’époque et la détresse qui peut survenir dans le métier, ce récit a une autre saveur.
Un agent chargé de récupérer une série de photos en Finlande meurt sous les roues d’un chauffard. Une section des services secrets ne pouvant mettre la main sur ces clichés montrant de censées installations d’usines d’armements en Allemagne de l’Est, va déterrer un ancien agent qui n’a pas opéré depuis la Seconde Guerre Mondiale. Après une rapide re-formation, il est infiltré avec du matériel désuet en pays ennemi...
Le Carré a composé des personnages humains et tout à fait réalistes qui firent preuve d’un manque de préparation professionnelle dans une affaire très sérieuse. La tragédie ne manquera pas le rendez-vous. Smiley, personnage important de l’œuvre de Le Carré, n’interviendra qu’à la périphérie de l’action.
J’ai beaucoup aimé ce roman atypique de la série espionnage.02/01/2011 à 03:35 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne)