Debbie Fevertown a massacré son époux et ses deux enfants avant de s’enfuir de la ville de Dipton. On sait qu’elle est passée ensuite dans les rangs d’une secte de survivalistes, une halte qui s’est soldée par un massacre collectif auquel elle a échappé, puis elle a disparu. Quinze ans plus tard, Jillian Caine, scénariste, est engagée par le sulfureux documentariste Dieter Jürgen afin d’écrire le synopsis d’un film qui retracera le parcours de Debbie. Mais on n’approche pas impunément des mystères de Dipton…
Serge Brussolo nous a depuis longtemps habitués à l’orgie littéraire. Ses récits sont toujours l’occasion de plonger dans une féerie de mots et de maux, souvent hallucinés, où la folie côtoie la surabondance d’idées. Ce roman ne fait pas exception à la règle. Les épisodes s’enchaînent avec régal, et les personnages complètement déjantés sont légion. Jillian, ayant fui une parente qui l’a éduquée avec une approche rigoriste de la vie. Jürgen, cinéaste habitué des biopics consacrés aux individus extrêmes. Presse-Purée, un biker qui est chargé de la sécurité du tournage avec quelques autres motards, d’anciens mercenaires. Debbie, ancienne trapéziste devenue obèse suite à ses deux grossesses, et ayant, pour une raison que l’on ignore au départ, basculé dans la démence meurtrière, au point de découper les corps de ses trois victimes. Et encore, tous les autres protagonistes sont aussi fêlés ou démantelés que ceux-ci. Et il y a la ville de Dipton. Une étrange petite ville, où chaque habitant a lié une relation très curieuse, presque organique, avec les arbres qu’ils sont chargés de protéger. Peut-être est-ce en lien avec les phénomènes anormaux qui se déroulent sous leurs pieds et racines… Avec deux de ses derniers ouvrages, Cheval rouge et Tambours de guerre, on a amplement pu apprécier l’ampleur intacte du talent de Serge Brussolo. Ici, ce génie demeure. Chaque situation, chaque figurant, chaque idée, débouche sur un événement, une éclosion scénaristique, un rebondissement. Un véritable feu d’artifice, presque inépuisable, et qui a l’insolence de se prolonger jusqu’aux ultimes pages. Cependant, on note indéniablement un changement de trajectoire au cours du récit, qui bascule définitivement vers un surnaturel certes de grande qualité, mais frénétique. Certains lecteurs, quoiqu’amateurs de sensations fortes et d’idées novatrices, pourront être désarçonnés par cette incroyable propension de la part de l’écrivain à vouloir surprendre voire étourdir.
Encore un remarquable roman de la part de Serge Brussolo, un véritable taulier de la littérature dans ce qu’elle peut avoir de fantasque et exubérant. Une nouvelle expérience sensationnelle, mais qui peut éventuellement crisper celles et ceux qui préfèrent les intrigues plus rectilignes ou cadrées.
Debbie Fevertown a massacré son époux et ses deux enfants avant de s’enfuir de la ville de Dipton. On sait qu’elle est passée ensuite dans les rangs d’une secte de survivalistes, une halte qui s’est soldée par un massacre collectif auquel elle a échappé, puis elle a disparu. Quinze ans plus tard, Jillian Caine, scénariste, est engagée par le sulfureux documentariste Dieter Jürgen afin d’écrire le synopsis d’un film qui retracera le parcours de Debbie. Mais on n’approche pas impunément des mystères de Dipton…
Serge Brussolo nous a depuis longtemps habitués à l’orgie littéraire. Ses récits sont toujours l’occasion de plonger dans une féerie de mots et de maux, souvent hallucinés, où la folie côtoie la surabondance d’idées. Ce roman ne fait pas exception à la règle. Les épisodes s’enchaînent avec régal, et les personnages complètement déjantés sont légion. Jillian, ayant fui une parente qui l’a éduquée avec une approche rigoriste de la vie. Jürgen, cinéaste habitué des biopics consacrés aux individus extrêmes. Presse-Purée, un biker qui est chargé de la sécurité du tournage avec quelques autres motards, d’anciens mercenaires. Debbie, ancienne trapéziste devenue obèse suite à ses deux grossesses, et ayant, pour une raison que l’on ignore au départ, basculé dans la démence meurtrière, au point de découper les corps de ses trois victimes. Et encore, tous les autres protagonistes sont aussi fêlés ou démantelés que ceux-ci. Et il y a la ville de Dipton. Une étrange petite ville, où chaque habitant a lié une relation très curieuse, presque organique, avec les arbres qu’ils sont chargés de protéger. Peut-être est-ce en lien avec les phénomènes anormaux qui se déroulent sous leurs pieds et racines… Avec deux de ses derniers ouvrages, Cheval rouge et Tambours de guerre, on a amplement pu apprécier l’ampleur intacte du talent de Serge Brussolo. Ici, ce génie demeure. Chaque situation, chaque figurant, chaque idée, débouche sur un événement, une éclosion scénaristique, un rebondissement. Un véritable feu d’artifice, presque inépuisable, et qui a l’insolence de se prolonger jusqu’aux ultimes pages. Cependant, on note indéniablement un changement de trajectoire au cours du récit, qui bascule définitivement vers un surnaturel certes de grande qualité, mais frénétique. Certains lecteurs, quoiqu’amateurs de sensations fortes et d’idées novatrices, pourront être désarçonnés par cette incroyable propension de la part de l’écrivain à vouloir surprendre voire étourdir.
Encore un remarquable roman de la part de Serge Brussolo, un véritable taulier de la littérature dans ce qu’elle peut avoir de fantasque et exubérant. Une nouvelle expérience sensationnelle, mais qui peut éventuellement crisper celles et ceux qui préfèrent les intrigues plus rectilignes ou cadrées.