En douce

  1. Emilie, Simon...

    Sud de la France, durant les festivités du 14 juillet, Simon Diez est séduit par une inconnue. Elle boite, supportant difficilement sa prothèse à la jambe. Pourtant, malgré son handicap, Émilie l’envoûte dès qu’elle monte sur la piste de danse. Transportée par la musique, elle s’illumine et le subjugue. Mais à peine arrivent-ils chez elle, qu’elle lui tire une balle à bout portant dans la jambe. Grièvement blessé, séquestré dans un hangar au milieu de nulle part, Simon n’a d’autre choix que d’écouter le récit de sa geôlière.

    Avec En douce, Marin Ledun signe un livre bien différent de ses précédents ouvrages, notamment ceux édités chez Ombres Noires, qui étaient teintés d’un arrière-plan politique et engagé. Ici on le (re)découvre avec un roman beaucoup plus psychologique autour de deux personnages malmenés par la vie. L’auteur nous confronte à la dure réalité de ceux qui perdent tout du jour au lendemain. Comment réagir, comment rebondir, comment renaître quand tout va de mal en pis, quand la vie prend un virage totalement inattendu et incontrôlable ? C’est là la question qu’il pose à ses lecteurs. Doit-on accepter passivement, ou se rebeller contre la fatalité ? Son héroïne opte pour la violence afin d’exorciser sa douleur, sa colère et son incompréhension. Entre flash-backs et interactions présentes, le récit nous dévoile les personnalités complexes d’Émilie et de Simon.
    Sans être particulièrement original ni révolutionner le genre, Marin Ledun s’impose grâce à sa plume, qu’il manie habilement. Son écriture est toujours aussi soignée et nous dépeint un tableau sombre, où l’espoir n’a plus sa place.
    En douce est le texte idéal pour les lecteurs qui n’osaient pas ouvrir un livre de cet auteur, découragés par l’aspect politique des précédents. Ce roman, dont une partie de l’intrigue se déroule en huis clos, pourra notamment plaire à ceux qui avaient aimé Les morsures de l’ombre de Karine Giebel.

    /5