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9/10 Un ouvrage atypique, ou comment Balthazar devient un remarquable cuisinier avant d’être foudroyé en plein ciel de sa carrière quand on démontre qu’il a servi de la chair humaine à ses clients. Un style poétique et ensorcelant, proche de celui de la littérature blanche, qui ravit de bout en bout. Béatrice Joyaud rend crédible l’ascension de ce maître queux, avec ses tourments, ses appétits fous et ses désirs de gloire, quelque peu contrôlé par de nébuleuses lettres anonymes. Un portrait saisissant d’une société étrange, dominé par un courant dénommé « misme » qui affadit tout, où la peine capitale existe et où les rapports des tribunaux ne sont jamais consignés par écrit. Je suis plus dubitatif quant à la dernière partie, avec la manipulation et le rôle de l’avocate privée, Barbara, privée de l’une de ses mains. Mais l’ouvrage, dans sa globalité, est remarquable, diablement original et envoûtant, qui m’a fait penser, d’une certaine manière, au « Parfum » de Süskind.
20/03/2017 à 18:32 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 4