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8/10 Je sors de la lecture de ce roman perturbé. La sentinelle de Lisbonne n’est pas un polar classique. Certes, il y a un meurtre, mais l’intérêt principal du livre réside dans son enquêteur, Henrique Monroe, inspecteur principal à la police de Lisbonne. Ce dernier a une histoire assez terrifiante : son frère et lui ont vécu leur enfance aux Etats-Unis et subi la violence de leur père. Pour survivre, Henrique s’est créé un double, qu’il a prénommé Gabriel, comme l’ange protecteur. Celui-ci prend le contrôle de l’identité quand du sang apparaît. G. vient en aide à Henrique. Quand il se « réveille », G. lui a laissé un message écrit sur sa main qui le guide pour l’aider et lui donner des pistes pour son enquête.
C’est peu dire qu’Henrique est un personnage hors norme. Au fil des pages, on découvre le lourd poids que laisse la mort de leur mère pendant la jeunesse d’Henrique et de son frère, les souvenirs encore profonds et douloureux des violences subies par les deux frères, l’attachement profond d’Henrique pour son frère cadet, la personnalité troublée de l’inspecteur. L’enquête sur la mort du riche homme d’affaires, Pedro Coutinho, dévoilera une société lisboète où corruption, crise économique et sociale sont la lie du Portugal. Même si elle peut être placée en second plan, l’affaire n’en est pas moins odieuse.
Ce roman est perturbant tant Richard Zimler dépeint d’une manière aussi humaniste que réaliste ce personnage à la double personnalité aussi effrayante qu’attachante, horrible que fascinante.
07/06/2020 à 16:46 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 1