Gueule cassée

Rescapé de l’enfer de Verdun, il n’est pas seulement défiguré, il est mort vivant.

Une nuit, la septicémie l’avait enlacé dans une longue étreinte mortelle. La fièvre le faisait divaguer. Léon avait tendu l’oreille. C’était incompréhensible, même si le mot « maman » revenait souvent. Léon ne connaissait que trop ce dialecte des derniers instants. Ce sursaut de vie sortait de tous les corps agonisants en un torrent de paroles insensées avant le râle fatidique. Alors Léon s’était rendormi. Même la mort, il s’en foutait.

Peut-on encore mesurer l’horreur de la guerre quand le temps recouvre peu à peu les souvenirs ? Les combattants de la Grande guerre sont revenus bousillés, cassés dans leur chair et dans leur crâne. Sébastien Gehan évoque avec délicatesse et talent les affres d’un « revenant » au visage défiguré.

Roman noir

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Soumis le 26/02/2016 par El Marco

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