Walter James Johnson tient plus du pousse-mégot que du véritable criminel, sans cœur et méthodique. Et c’est cet amateurisme qui le fait paniquer après avoir réalisé un cambriolage et le conduit à tuer, presque accidentellement, un policier. L’assassin s’enfuit alors dans l’arrière-pays australien, l’outback, avec les forces de l’ordre aux trousses. Dans le même temps, Davidson, jeune journaliste encore idéaliste voire candide de la chaîne télévisée B.J.V., voit dans cette traque l’occasion de réaliser un scoop d’anthologie. Un double cheminement qui ne pourra conduire qu’au drame.
Kenneth Cook signait cet opus en 1962, d’abord paru en France dans la prestigieuse Série Noire de Gallimard sous le titre Téléviré, et c’est un réel plaisir de redécouvrir cet ouvrage si longtemps après. Avec une écriture assez sèche, l’auteur nous dépeint deux personnages que tout oppose : un vaurien que les circonstances ont transformé en gibier de potence, cible rêvée et si facile pour la police australienne, et un journaliste encore émoulu par l’enthousiasme de l’âge. Rapidement, Kenneth Cook met davantage l’accent sur Davidson et les autres reporters qui l’accompagnent dans sa chasse à l’exclusivité filmée, nous offrant au passage de croustillants détails quant aux techniques de l’époque – caméra, prise de son, raccords, etc. C’est également un portrait peu alléchant du journalisme qui nous est donné, notamment dans les relations de pouvoir, l’arrivisme des uns et des autres, les coups bas pour parvenir sur certains trônes professionnels, ou encore l’emprise des décideurs télévisuels, prêts à tout pour que la chaîne corresponde aux canons de leur « morale », comme ce Bloomfield décidé à censurer tout reportage sur le cancer mais partant pour que les informations évoquent avec louanges certains produits pharmaceutiques. L’intrigue policière sert de fil rouge à ce livre, même si certains passages s’en éloignent, et que d’autres ont perdu, au fil des décennies, un peu de leur impact, peut-être parce qu’ils collaient plus à l’époque. Mais l’ensemble, malgré quelques facilités scénaristiques, n’en demeure pas moins très agréable à lire et à découvrir.
Un roman qui doit davantage son charme à la peinture au vitriol de l’arrière-cour de certains médias et à la manière dont certains individus peuvent être broyés par la machine médiatique, qu’à son scénario policier. Cependant, voilà une lecture originale et intéressante, qui tranche, par son propos comme pour sa façon de le présenter, avec ce qui se fait actuellement.
Walter James Johnson tient plus du pousse-mégot que du véritable criminel, sans cœur et méthodique. Et c’est cet amateurisme qui le fait paniquer après avoir réalisé un cambriolage et le conduit à tuer, presque accidentellement, un policier. L’assassin s’enfuit alors dans l’arrière-pays australien, l’outback, avec les forces de l’ordre aux trousses. Dans le même temps, Davidson, jeune journaliste encore idéaliste voire candide de la chaîne télévisée B.J.V., voit dans cette traque l’occasion de réaliser un scoop d’anthologie. Un double cheminement qui ne pourra conduire qu’au drame.
Kenneth Cook signait cet opus en 1962, d’abord paru en France dans la prestigieuse Série Noire de Gallimard sous le titre Téléviré, et c’est un réel plaisir de redécouvrir cet ouvrage si longtemps après. Avec une écriture assez sèche, l’auteur nous dépeint deux personnages que tout oppose : un vaurien que les circonstances ont transformé en gibier de potence, cible rêvée et si facile pour la police australienne, et un journaliste encore émoulu par l’enthousiasme de l’âge. Rapidement, Kenneth Cook met davantage l’accent sur Davidson et les autres reporters qui l’accompagnent dans sa chasse à l’exclusivité filmée, nous offrant au passage de croustillants détails quant aux techniques de l’époque – caméra, prise de son, raccords, etc. C’est également un portrait peu alléchant du journalisme qui nous est donné, notamment dans les relations de pouvoir, l’arrivisme des uns et des autres, les coups bas pour parvenir sur certains trônes professionnels, ou encore l’emprise des décideurs télévisuels, prêts à tout pour que la chaîne corresponde aux canons de leur « morale », comme ce Bloomfield décidé à censurer tout reportage sur le cancer mais partant pour que les informations évoquent avec louanges certains produits pharmaceutiques. L’intrigue policière sert de fil rouge à ce livre, même si certains passages s’en éloignent, et que d’autres ont perdu, au fil des décennies, un peu de leur impact, peut-être parce qu’ils collaient plus à l’époque. Mais l’ensemble, malgré quelques facilités scénaristiques, n’en demeure pas moins très agréable à lire et à découvrir.
Un roman qui doit davantage son charme à la peinture au vitriol de l’arrière-cour de certains médias et à la manière dont certains individus peuvent être broyés par la machine médiatique, qu’à son scénario policier. Cependant, voilà une lecture originale et intéressante, qui tranche, par son propos comme pour sa façon de le présenter, avec ce qui se fait actuellement.