Droit dans les Yeux

(Niente di vero tranne gli occhi)

  1. Un témoin presque oculaire…

    A New York, Gerald Marsalis, fils du maire, est assassiné, le corps mis en scène de façon étrange. Son père demande à son propre frère, Jordan Marsalis, de mener l’enquête pour retrouver l’assassin.
    En Italie, la commissaire Maureen Martini est sauvagement agressée et perd l’usage de ses yeux. Une greffe effectuée aux Etats-Unis lui permet cependant de recouvrer la vue avant d’être harcelée par des visions terrifiantes, parmi lesquelles celles de l’assassinat de Gerald Marsalis.
    Les deux policiers vont alors unir leurs forces pour découvrir les motivations d’un tueur en série qui semble disposer les corps de ses victimes afin de faire référence à Snoopy et aux Peanuts.

    Giorgio Faletti a un talent de conteur, c’est incontestable. Sa prose est riche et très agréable à lire. Les personnages, tourmentés, sont denses et habilement dépeints. Les descriptions de New York ainsi que des scènes d’action sont des réussites.
    Malheureusement, Droit dans les yeux n’est qu’une réussite partielle. L’intrigue, quoique complexe et travaillée, a beaucoup de mal à trouver ses marques. Les longueurs dans la narration sont trop nombreuses et l’élément fantastique du récit – les visions de Maureen – n’intervient qu’à la page 258. En outre, il se dégage de l’ensemble une impression de déjà-vu, comme si le roman était constitué d’un amalgame d’éléments tirés d’autres romans et films.

    Au final, Droit dans les yeux ne convainc pas vraiment. C’est d’autant plus frustrant que l’auteur sait indéniablement raconter une histoire ; ici, il semble que ce soit la forme qui ait été privilégiée aux dépens du fond.

    /5