La Contrebasse

(Der Kontrabass)

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  • 6/10 … ou comment le narrateur, seul en scène (il s’agit d’une pièce de théâtre avec un seul acteur, donc une sorte de monologue), contrebassiste dans l’Orchestre National, en vient à évoquer face au public diverses caractéristiques de son métier, son existence et ses errements. Cela commence avec des références (jamais lourdes, ni longues ni incompréhensibles pour les béotiens) sur la musique classique, les instruments, la contrebasse, des réflexions d’ordre psychanalytique, etc. Puis l’anonyme en vient à évoquer ses angoisses, sa vie qui le musèle, déboulonne quelques compositeurs archiconnus, et son amour caché pour Sarah, soprane. Je ne connaissais ce texte que de nom, après avoir vu quelques extraits de son interprétation pour le regretté Jacques Villeret, et j’ai eu un peu de mal au départ, me demandant où Patrick Süskind voulait nous emmener : un peu longuet, vain, sans véritable consistance. Par la suite, les éléments s’enchaînent bien, l’empathie pour ce malheureux hère naît, et je n’ai jamais calé au cours de la petite centaine de page de l’ouvrage. Néanmoins, malgré son indéniable succès et sa notoriété, je n’ai pas été transporté plus que cela : quelques formules intéressantes, comme des aphorismes, mais un texte trop nombriliste, centré sur un personnage à propos duquel ma sympathie ne s’est jamais totalement concrétisée/solidifiée/affermie. Du coup, l’ensemble, au demeurant fort agréable, est resté à l’état du monologue qu’il est, structurellement parlant, sans que jamais je ne me sente convié ni même concerné.

    18/08/2020 à 08:07 El Marco (3260 votes, 7.2/10 de moyenne) 2