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7/10 Troisième tome et on tourne toujours autour des mêmes thèmes, à savoir la révolution culturelle de Mao et ses terribles conséquences. Cette fois-ci c'est à travers l'histoire de la mort d'une ex-garde rouge, Yue, ancienne maîtresse d'une écrivain "dissident", Yang. Cette fois-ci cependant l'inspecteur Chen semble déranger son mentor, le secrétaire du parti Li. Plus intéressant est l'autre thème cher à l'auteur, l'évolution vers une Chine capitaliste et les décalages que cela crée, les conséquences de l'exode rural, la pression immobilière très forte, le manque criant de logements (ici à Shanghai). C'est toujours aussi dépaysant pour le lecteur occidental non spécialiste de ce pays. Le point fort de cette série est que l'on s'attache de plus en plus aux personnages récurrents, l'inspecteur Chen bien sûr mais aussi son adjoint Yu Guangming, qui est le personnage que l'on suit le plus dans ce tome, ou encore son épouse qui fait décidément beaucoup de sacrifices par amour pour son mari.
C'est très instructif, vraiment. J'attends maintenant de lire une enquête toute aussi passionnante que l'arrière-plan historique et culturel...14/05/2021 à 18:02 LeJugeW (1806 votes, 7.3/10 de moyenne) 4
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7/10 Yue Lige, intellectuelle dissidente, est assassinée dans son appartement. Malgré des congés lucratifs, l'inspecteur Chen suivra cette enquête sensible au niveau politique. Qiu Xiaolong a construit une intrigue assez solide pour tenir le suspense tout au long du livre sans qu'une piste prédomine - meurtre crapuleux? littéraire? vengeance? politique? - toutes sont envisageables.
Si l'auteur sino-américain a composé un roman policier, l'ouvrage prend d'autres dimensions avec un engagement politique et une dénonciation d'une société des années 90 où l'argent devient roi, " L'argent est devenu en Chine le seul standard de la réussite". L'aléatoire couverture sociale des années 90 est égratignée, l'inspecteur Chen fait des traductions en dehors de ses heures de travail, une partie est à destination des frais d'hospitalisation de sa mère. "La traduction avait pourtant du bon. L'hôpital réclamait un acompte avant d'admettre un patient. L'avance tombait à pic car elle couvrait largement la somme exigée. Il n'aimait pas cet aspect des réformes économiques de la Chine. Comment se débrouillaient ceux qui n'avaient ni argent ni relations?" On se rappellera des faits rapportés par les journaux locaux, des cas de malades qui sont morts faute de soin ou encore un directeur d'hôpital qui a accepté une paysanne enceinte mais qui l'a menottée après l'accouchement en attendant le paiement; il a répondu aux journalistes qu'il devait gérer un établissement sans le mener à la ruine. Qiu nous montre que les règlements sont flous, au final l'entreprise de sa mère consent à régler les frais en vertu de son ancienneté et de ses bons services. On croise les laissé-pour-compte de la Nouvelle Chine, tel cet ancien professeur réduit à vendre au noir des billets de train.
L'omniprésence du politique est bien marquée, le secrétaire du Parti Li explique que "... les autorités supérieures ont toutes raison de souhaiter que nous résolvions l'affaire sans complications politiques. Aussi, nous avons intérêt à la dépolitiser." On sent bien que le puissant Parti prévaut dans cet état qui cherche son droit.
Qiu refuse cette amnésie qui consiste à oublier les plaies de l'histoire; la plupart de ses ouvrages évoquent les séquelles de la Révolution non culturelle. « je comprends que l'on souhaite oublier le passé. Mais je n'admets pas qu'on force les gens à ne jamais y penser »
Pour revenir au terrain plus littéraire, Qiu a su construire une galerie de personnages accrochants, notamment cet inspecteur Chen, amateur de littérature, gastronome, presque ambivalent. Il se trouve dans diverses situations où la faille la menace. Succombera-t-il à la tentation d'une corruption passive en faisant jouer ses relations pour l'homme d'affaires qui le paie et le remercie grassement pour une traduction? Parviendra-t-il à se réfréner face à une très jeune et charmante secrétaire envoyée par son second généreux employeur. Une bonne partie du roman est tout en retenue, on guette le craquement à divers endroits mais Qiu préfère rester dans la nuance au lieu de tomber dans la facilité.
Si les journalistes aiment les catégories et les hyperboles, il est difficile de les suivre quand ils célèbrent Qiu Xiaolong comme le maître du polar chinois pour diverses raisons. Un écrivain chinois en pleine Chine écrit rarement des attaques aussi frontales pour éviter les foudres de la censure et de l’autocensure, les critiques sont plus voilées alors que certains blog d’intellectuels montrent plus de latitude. Qiu n’est pas vraiment représentatif du genre chinois. Par ailleurs, nombre de passages semblent plus à destination de l’étranger avec un brin de pédagogie pour expliquer la situation. Je ne retrouve pas du tout le même style de roman et de critiques auprès des auteurs chinois qui écrivent dans leur langue dans leur pays. Qiu n’écrit-il pas en anglais, ces ouvrages sont traduits en chinois par une autre plume.
Peu importe, nous avons un bon roman entre policier et découverte d'une Chine en mutation.18/01/2010 à 09:35 xavier (853 votes, 7.8/10 de moyenne) 2
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8/10 Un lecture très sympathique, portée par des personnages attachants avec un authentique parfum de Chine (poèmes, restauration, us et coutumes) et dans ce livre en particulier la révolution culturelle et ses effets sur la société chinoise tient une grande part.
06/02/2009 à 21:02 Memess (262 votes, 7.5/10 de moyenne) 1
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6/10
06/12/2007 à 18:21 roba (62 votes, 6.8/10 de moyenne)