Sur ma peau

(Sharp objects)

  1. Un polar étouffant et dérangeant

    Quand la jeune journaliste Camille Preaker est envoyée à Wind Gap pour couvrir le meurtre de deux petites filles, elle sait d'avance que l'expérience sera traumatisante. Car, justement, Camille a grandi dans cette petite ville de Wind Gap, et elle ne se sent pas prête à réveiller tous les douloureux souvenirs de son enfance. Des souvenirs qui lui ont laissé de nombreuses cicatrices sur le corps...

    La couverture du roman, superbe, annonce la couleur : Sur ma peau est un polar d'une noirceur totale, au style tranchant comme la lame d'un rasoir.
    Au milieu de l'atmosphère oppressante de la ville, Gillian Flynn décrit avec brio des personnages torturés et difficiles à cerner, à l'exemple de son héroïne, une jeune fille paumée au comportement presque masculin, qui s'automutile depuis son plus jeune âge.
    Dans ce climat particulier, l'intrigue passe un peu au second plan. Les lecteurs qui rechercheront dans ce roman des rebondissements risquent d'être déçus, mais les autres se délecteront de cette ambiance malsaine, tendue et pesante, à condition d'avoir le coeur bien accroché.
    Pour un premier roman, en tout cas, c'est une réussite : Sur ma peau est un polar dérangeant et bien écrit, qui mérite amplement qu'on s'y intéresse.

    /5