Les Lamentations de Jeremiah

(Max Trueblood and the Jersey Desperado)

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  • 7/10 … ou l’étrange histoire d’amitié entre deux tueurs à gage. D’un côté, Max Trueblood, assassin vieillissant, de grande classe, avec une belle déontologie et soucieux de son aspect physique et de l’entretien de son corps. De l’autre, Jeremiah Donahue, jeune chien fou, spécialiste des vols de voitures et de l’utilisation des explosifs. Le second, afin de pouvoir se faire un nom et grimper dans les échelons de la criminalité, se propose de tuer le premier après un contrat, mais une curieuse affection va naître entre les deux hommes. Une histoire-miroir, puisque la différence entre ces deux individus se double de la relation entre deux policiers Aaron, sur le point de prendre sa retraite, et Cody, son second. Pas mal d’humour dans les dialogues et les situations, et le récit classique d’une adversité qui se commue lentement en inclination, voire une relation de père spirituel à fils allégorique. Des scènes d’action simples, mises en scène en quelques traits de plume, et des descriptions psychologiques faites sous une forme sèche et subtile, laissant le lecteur réaliser lui-même les traits d’union nécessaires et remplir les blancs volontairement laissés. La scène finale, humoristique, démontre le talent de Teri White à agencer les non-dits : ce qui est de prime abord un moment de gentille rigolade laisse augurer d’un futur épilogue funeste, avec une gravité et une austérité que chacun pourra concevoir, imaginer et circonstancier à son bon vouloir. Probablement rien de très novateur dans ce roman, pas de quoi déraciner un peuplier avec une cuillère à pamplemousse, mais un bien agréable moment de lecture autant qu’un hommage aux romans noirs d’antan. A titre d’information, ce livre a été librement adapté au cinéma en 1992 sous le titre « Max et Jérémie » avec Philippe Noiret, Christophe Lambert et Jean-Pierre Marielle.

    11/03/2018 à 17:46 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 3