Anaïs est une jeune pigiste à l'avenir incertain. Elle est contactée par un grand éditeur parisien qui lui propose une somme folle pour écrire un livre sur les Lebensborn, ces haras humains où des médecins SS faisaient naître pendant la Seconde Guerre Mondiale de parfaits petits aryens. Le commanditaire de ce manuscrit : Vidkun Venner, un richissime collectionneur féru d'art nazi. Ce dernier vient de recevoir quatre mains droites momifiées provenant de personnes venant de se suicider. Ce sera pour ces deux êtres le début d'une quête insensée, plongeant vers les racines d'un mal que l'humanité croyait éteint, jusqu'à une mystérieuse île norvégienne, Halgadøm.
Premier ouvrage de Nicolas D'Estienne d'Orves à paraître chez l'éditeur XO, Les orphelins du mal constitue un sacré pavé (près de sept-cent-cinquante pages dans sa version poche). Au gré des pérégrinations des deux protagonistes, après un prologue particulièrement original et marquant, le voyage s'effectuera à travers une Europe qui porte, sans le savoir, les stigmates d'une emprise nazie inconnue. Par ailleurs, on suivra en parallèle les investigations de policiers français dans le sud-ouest de la France suite à la découverte d'un cadavre atrocement brûlé. Autrement dit, l'auteur a refusé la linéarité et préféré les histoires bâties en miroir, chacune répondant à l'autre, offrant de nombreuses interconnexions et une ample galerie de personnages pour un récit assez dédaléen. La langue de Nicolas D'Estienne d'Orves est très agréable, cultivée et parfois très drôle, exploitant avec bonheur une documentation que l'on devine solide. Les enchaînements sont habiles et il faut reconnaître que ce thriller a été mûrement réfléchi et bâti selon des plans impeccables. Cependant, certains lecteurs pourront justement reprocher à l'auteur d'en avoir un peu trop fait au niveau des entrecroisements entre les divers personnages, et trouveront cette phrase écrite en fin de livre et dite par Anaïs on ne peut plus véridique :Je ne comprends plus rien. Tout s'enchaîne trop vite. D'autre part, la fin est en soi très étonnante : alors que l'ensemble du roman est crédible et prenant, les dernières salves de pages émettent une solution à l'intrigue proche du genre fantastique, ce qui est assez déstabilisant quoique bien amené et assumé par Nicolas D'Estienne d'Orves.
Les orphelins du mal est donc un thriller labyrinthique, bien conçu, mais dont la fin détonne par rapport à ce que l'on attendait. Même si l'effet de la surprise procurée est en général une des vertus du genre, elle apparaîtra ici à certains insolite voire déplacée. Mais cet opus n'en reste pas moins mémorable, et ceux qui l'auront apprécié ne pourront que se jeter sur le dernier ouvrage de Nicolas D'Estienne d'Orves paru il y a un an, Les derniers jours de Paris.
Anaïs est une jeune pigiste à l'avenir incertain. Elle est contactée par un grand éditeur parisien qui lui propose une somme folle pour écrire un livre sur les Lebensborn, ces haras humains où des médecins SS faisaient naître pendant la Seconde Guerre Mondiale de parfaits petits aryens. Le commanditaire de ce manuscrit : Vidkun Venner, un richissime collectionneur féru d'art nazi. Ce dernier vient de recevoir quatre mains droites momifiées provenant de personnes venant de se suicider. Ce sera pour ces deux êtres le début d'une quête insensée, plongeant vers les racines d'un mal que l'humanité croyait éteint, jusqu'à une mystérieuse île norvégienne, Halgadøm.
Premier ouvrage de Nicolas D'Estienne d'Orves à paraître chez l'éditeur XO, Les orphelins du mal constitue un sacré pavé (près de sept-cent-cinquante pages dans sa version poche). Au gré des pérégrinations des deux protagonistes, après un prologue particulièrement original et marquant, le voyage s'effectuera à travers une Europe qui porte, sans le savoir, les stigmates d'une emprise nazie inconnue. Par ailleurs, on suivra en parallèle les investigations de policiers français dans le sud-ouest de la France suite à la découverte d'un cadavre atrocement brûlé. Autrement dit, l'auteur a refusé la linéarité et préféré les histoires bâties en miroir, chacune répondant à l'autre, offrant de nombreuses interconnexions et une ample galerie de personnages pour un récit assez dédaléen. La langue de Nicolas D'Estienne d'Orves est très agréable, cultivée et parfois très drôle, exploitant avec bonheur une documentation que l'on devine solide. Les enchaînements sont habiles et il faut reconnaître que ce thriller a été mûrement réfléchi et bâti selon des plans impeccables. Cependant, certains lecteurs pourront justement reprocher à l'auteur d'en avoir un peu trop fait au niveau des entrecroisements entre les divers personnages, et trouveront cette phrase écrite en fin de livre et dite par Anaïs on ne peut plus véridique :Je ne comprends plus rien. Tout s'enchaîne trop vite. D'autre part, la fin est en soi très étonnante : alors que l'ensemble du roman est crédible et prenant, les dernières salves de pages émettent une solution à l'intrigue proche du genre fantastique, ce qui est assez déstabilisant quoique bien amené et assumé par Nicolas D'Estienne d'Orves.
Les orphelins du mal est donc un thriller labyrinthique, bien conçu, mais dont la fin détonne par rapport à ce que l'on attendait. Même si l'effet de la surprise procurée est en général une des vertus du genre, elle apparaîtra ici à certains insolite voire déplacée. Mais cet opus n'en reste pas moins mémorable, et ceux qui l'auront apprécié ne pourront que se jeter sur le dernier ouvrage de Nicolas D'Estienne d'Orves paru il y a un an, Les derniers jours de Paris.