Maigret et Monsieur Charles

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  • 7/10 Le dernier opus de la série consacrée au commissaire Maigret, et même s’il ne fait pas partie des meilleurs, j’ai pris, comme d’habitude, un grand plaisir à le lire. Nathalie Sabin-Levesque, celle qui demande à Maigret de retrouver son homme disparu depuis un mois, constitue la pièce maîtresse de ce roman. Alcoolique invétérée, pratiquant l’autodestruction par les breuvages, son portrait psychologique domine cette œuvre où le côté policier n’est que peu présent, finalement. Un livre qui porte avant tout sur la déchéance, les amours éconduites, les grandes déceptions du couple, la tragédie du délaissement et de la solitude, et dont le dénouement, au chapitre 8, à la fois sacrément court et chargé d’émotions contradictoires, n’est finalement guère important au niveau de l’intrigue, puisque chaque lecteur l’aura quasiment résolue tout seul de son côté. Et c’est également un roman sur le doute, puisque Maigret ne cesse de douter : quant à son travail (il refuse dès la deuxième page de devenir le chef de la PJ et entrevoit déjà sa retraite, dans trois ans), à la personnalité intime de Nathalie (avec un brin de compassion qui fait qu’il la désigne souvent par son prénom), et aux trajectoires qu’il doit donner à son investigation.

    18/11/2018 à 19:00 El Marco (3181 votes, 7.2/10 de moyenne) 3