Maigret se défend

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  • 8/10 Notre commissaire Maigret n’est pas à la fête : une jeune femme, Nicole Prieur, fille d’un haut responsable politique, l’accuse d’avoir tenté de la violer avant d’abdiquer. Le père de la prétendue victime a joué de ses relations et le jeune préfet aimerait assez que Maigret présente sa démission, à trois ans de la retraite, pour éviter le scandale. Mais notre enquêteur, après l’abattement, veut savoir qui a ourdi ce piège contre lui.
    Un nouveau très bon opus des enquêtes de Maigret, avec un pitch original et un héros en bien mauvaise posture. On y retrouve la si belle langue de Georges Simenon, âpre et allant à l’essentiel, au gré d’une intrigue solidement bâtie. De fil en aiguille, Maigret va se rendre compte que ce traquenard dans lequel il est tombé n’a été conçu pour le perdre qu’en raison d’un pathétique malentendu, même si son instigateur, comme l’expliquent les dernières pages, est un individu équivoque, certes pathétique mais aussi un redoutable prédateur. C’est aussi dans la peinture des âmes que se distingue l’écrivain : je pense notamment à ce préfet, amateur de tennis, qui abhorre Maigret parce qu’il est d’un temps qu’il estime ancien, une sorte de vieille garde à faire disparaître au nom d’une vague de modernité qui, à ses yeux, ne peut être que bénéfique et davantage efficace. Bref, une nouvelle réussite pour cette série autant que pour son auteur dont je reste fan.

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