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8/10 Huis-clôs à "la coupole". Ben oui, parce qu'on est à Paris, pas de manoir anglais chez nous…
Miss Henderson, riche veuve américaine, a été tuée avec sa femme de chambre dans sa villa de Saint-Cloud. Très vite on arrête Joseph Heurtin, venu cambrioler la villa cette nuit là. Très vite condamné, aussi. Á mort.
Mais çà ne colle pas. Le commissaire va tenter un coup de poker, organiser l'évasion du pseudo-coupable. Avant de se faire oublier, celui-ci va aiguiller Maigret sur les habitués d'un bar en vogue, la coupole. Dont les époux Crosby, héritiers de la défunte, et un jeune tchèque, Jean Radek, qui souhaite se faire remarquer...
Le commissaire va avoir bien besoin de l'aide de Janvier et Lucas pour surveiller tout ce beau monde, dont les liens nous échappent un moment. Un opus sympa, qui rappelle un peu les romans anglo-saxons de l'époque, sans le dénouement souvent alambiqué que ceux-ci proposaient.02/05/2020 à 08:56 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 1
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9/10 Encore une bien belle leçon de littérature policière, avec de magnifiques élans d’humanité. Une intrigue tortueuse, et quand elle vient à se dénouer, on se rend compte, presque piteux, qu’elle était en somme assez simple, ce qui est souvent le cas avec l’auteur. On retrouve le style de Georges Simenon, ténu, avec des phrases simples mais où les mots, habiles, malicieux, s’enchevêtrent à merveille pour des phrases qui constituent autant de petites allégresses pour aime la belle langue. Une histoire qui commence de manière atypique, avec la libération officieuse et organisée d’un condamné à mort pour un double homicide au couteau, afin de savoir ce qu’il va faire et vers qui il va se rendre. Maigret fera la connaissance de Radek, un étudiant d’origine tchèque, ayant particulièrement mal vécu son enfance, atteint de bovarysme et souhaitant faire payer à la société toute entière sa propre condition. Un étonnant face-à-face entre les deux hommes s’esquisse puis se concrétise, tout en psychologie, avec un prédateur manipulateur, imbu de lui-même jusqu’à l’extrême, évoquant des informations susceptibles de le faire tomber, voire d’exhiber des preuves indirectes de son méfait. « Vous n’y comprendrez jamais rien ! » lance-t-il à Maigret, autant par bravade que pour tenter, qui sait, de trouver quelqu’un avec qui partager l’intelligence de son crime. Une étonnante relation entre les deux hommes, faite de ruses, assez ambiguë et qui trouvera son véritable épilogue dans le comportement du policier, par un petit matin glacé de janvier.
05/11/2017 à 18:00 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 6
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9/10 "Le temps était gris, le pavé sale, le ciel à ras des toits." Une phrase dan la pure tradition de Simenon qui rend compte à merveille de l'ambiance de ce roman, un de mes préférés parmi ceux mettant en scène le commissaire. Ce dernier organise l'évasion de Heurtin, accusé du meurtre d'une certaine Mme Henderson et de sa domestique; il risque pour cela sa tête. Maigret va alors tenter de dénouer l'affaire et d'innocenter Heurtin. Une intrigue au cordeau et une superbe évocation du Paris des Années folles, notamment de La Coupole.
15/12/2015 à 14:20 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 5