La Danseuse du Gai-Moulin

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  • 8/10 … ou comment deux jeunes adultes un peu désœuvrés, Chabot et Delfosse, en viennent à se laisser enfermer dans une boîte de nuit liégeoise, le « Gai-Moulin », afin de pouvoir en subtiliser la caisse en toute discrétion, mais tombent sur un os, en la personne – froide – du cadavre d’un dénommé Ephraïm Graphopoulos. Un roman de la série consacrée au commissaire Maigret et datant de 1931, mais qui n’a strictement rien perdu de son charme. En effet, L’immense Georges Simenon continue avec sa plume sèche – qui n’empêche nullement un large éventail de subtilités et de vitriol – et met en scène notre limier parisien. Cependant, il y a plusieurs éléments qui marqueront ici les fans de la série, notamment le fait que notre excellent commissaire n’apparaît « officiellement » qu’à la page 108 d’un ouvrage qui n’en compte que 188, c’est-à-dire bien tard. Un bel exemple de la malice dont il est capable. Ses capacités de déduction s’illustrent également dans les septième et neuvième chapitres, avec une remarquable série de réflexions de sa part, mettant nettement en avant la qualité de ses « petites cellules grises », sans compter pas mal d’autres initiatives de sa part, plus exactement des manigances dont une incursion inattendue en prison et un coup de pistolet surprenant. Et même si quelques éléments de la résolution finale me semblent un peu tirés par les cheveux – c’est surtout leur superposition qui paraît un peu invraisemblable –, cet opus est vraiment très bon, offrant notamment à voir des éléments originaux dans la manière d’opérer chez Maigret. Un roman presque nonagénaire de très grande qualité.

    24/05/2020 à 18:08 El Marco (3180 votes, 7.2/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Un cadavre qui se balade. Chabot et Delfosse sont deux adolescents qui veulent jouer aux petites frappes. Ayant passé la soirée au Gai-Moulin, un cabaret de Liège, ils s'y laissent enfermer pour piquer la caisse dans la nuit.
    Après la clôture, lorsque les dernières personnes présentes sont parties, faute de caisse ils trouvent un corps à terre. Celui de "l'oriental", un des clients qu'ils enviaient. S'enfuyant rapidement, déboussolés, le lendemain ils apprennent par la presse que le corps a été retrouvé... dans une malle, au jardin d'acclimatation...

    A lire pour l'intro, du grand art ! Pour cette première partie de roman donc, où un doux parfum de mystère plane dans l'atmosphère, en attendant de savoir quand le commissaire va apparaître, tel un magicien. L'intrigue n'est pas en reste, et une fois n'est pas coutume, Maigret va piquer quelques secrets de déduction à Sherlock, lui qui d'habitude en reste aux faits établis, et attend la faille chez ses adversaires.

    06/05/2020 à 12:27 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 3