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9/10 C’est presque par jeu et curiosité que le commissaire Jules Maigret se met à suivre un inconnu au comportement suspect, lui subtilise sa valise pour placer à la place un bagage sosie… et est le témoin de son suicide dans une chambre d’hôtel, une balle dans la bouche. Parce que la victime est sans identité, Maigret se met à s’intéresser à un homme venu reconnaître le cadavre à la morgue, et va remonter à un passé datant d’une décennie, à la rencontre involontaire de ceux qui s’étaient surnommés les « Compagnons de l’Apocalypse ». Encore un excellent ouvrage signé Georges Simenon, et encore un excellent opus de la série consacrée à Maigret. Peut-être est-ce parce qu’il a, une fois n’est pas coutume, peu adapté à la télévision, toujours est-il que cette histoire m’était inconnue, et je me suis régalé. Commençant avec un postulat intriguant, l’ouvrage ne marque aucun temps mort au cours de cette enquête complexe et sacrément bien construite, les engrenages s’emboîtant à merveille. Ce n’est que peu dire que Maigret va passer par des émotions variées et parfois inédites : il se montre d’abord joueur avant de ressentir des remords pour cet inconnu qui s’est probablement suicidé un peu à cause de son tour de passe-passe, on essaie de le noyer dans la Marne, on lui tire dessus, il tient un silence de cinquante-deux minutes face à des hommes dont l’un d’entre eux est probablement un indicateur, et il rédige même une lettre à son fidèle Lucas, résumant son investigation, au cas où on le tuerait. Mais le plus sidérant à mes yeux, c’est l’âge du livre : il date de 1931 ! Et quand on le lit, on se rend compte qu’il était en avance de plusieurs décennies sur ce qui se fait actuellement. En voyant les derniers chapitres où se dévoile la résolution, impossible de ne pas penser à la flopée de téléfilms du style « Meurtres à… » où il est quasiment systématiquement question d’un passé ancien qui ressurgit. Ici, des scénaristes auraient pu s’en mal se servir de ce substrat littéraire très fort, dense et humain pour coudre une intrigue qui aurait séduit nombre de téléspectateurs ! Une gageure ! Et je ne parle même pas de la fin où Maigret, un tantinet saoul après « six imitations d’absinthe », confie sa sidération face à cette affaire au terme de laquelle il va faire preuve d’un humanisme rare et remarquable. Bref, un roman probablement moins connu que d’autres du même auteur, mais qui mérite amplement le détour et figure, selon moi, parmi les meilleurs !
09/05/2025 à 05:47 El Marco (3639 votes, 7.2/10 de moyenne) 3
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8/10 Au nom d'une intuition. En mission à Bruxelles, Maigret est intrigué par un homme suspect. Achetant une valise, le commissaire fait de même et décide de le suivre… jusqu'à Brême. Là-bas, échange de valise. Découvrant le subterfuge, l'homme se suicide…
Une enquête où après quelques tergiversations, le point de chute s'avérera Liège, ville où le commissaire sera pris pour cible. Comme souvent il lui faudra se plonger dans le passé de la victime, avec à la clé un dénouement intriguant, des passages assez sombres et au final un roman très plaisant.
Et assez particulier, en comparaison de ses autres œuvres, Simenon s'inspirant de ses propres souvenirs de jeunesse à Saint-Pholien. A noter l'apparition d'un troisième proche du commissaire, l'inspecteur Janvier.01/05/2020 à 12:35 Lucas 2.0 (493 votes, 7.6/10 de moyenne) 2